Le coup d'envoi de la 14e édition du Festival national du film amazigh (FCNAFA) a été donné samedi au Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, en présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Vingt trois films sont en lice pour l'Olivier d'or de l'édition de cette année placée sous le thème «Histoire et terroir : un passé pour l'avenir» et qui coïncide avec la commémoration des événements du 17 octobre 1961 et la célébration du 60e anniversaire de la Révolution. Les films en lice, 6 dans la catégorie long métrage, 10 courts métrages, 4 documentaires et 3 films d'animation, ont été choisis à l'issue d'une sélection ouverte spécialement à cet effet à condition que toutes les œuvres soient produites en tamazight ou traduites dans cette langue. Des concours sur le meilleur scénario, le meilleur rôle féminin et masculin et des sitcoms d'une durée de 5 à 15 minutes auront également lieu lors de cette manifestation. Les films, dans la catégorie long métrage, sont Le Chant des cigales, réalisé par Ali Berkennou, Issoughan N'Tsousmi (cris du silence), un drame social de Youcef Amrane, Tighersi (la rupture), réalisé en 2014 par Youcef Goucem, Justice rendue, réalisé par Ali Reggane, Dayen, de Sofiane Belaili, et Awhid, de Djamel Guenif. Quatre jurys dans différentes catégories des films en compétition auront à choisir les lauréats pour les différents prix du festival dont l'Oliver d'or, la plus haute distinction du FCNAFA. Le jury de la catégorie long métrage est présidé par le journaliste écrivain, Abdelkrim Tazarout, celui du court métrage et animation, par le cinéaste Nacer Yahmi, alors que la réalisatrice Rezika Mokrani est désignée présidente du jury documentaire. Le scénariste et poète Rabah Boucetta et les universitaires Hacène Halouane et Saïd Chemakh sont, pour leur part, désignés dans le jury scénarii. La maison de la culture Mouloud-Mammeri et la Cinémathèque sont les principaux sites retenus pour la diffusion quotidienne, de 14h à 20h, des films en compétition. Toutefois, dans le but de faire profiter un maximum de cinéphiles, les organisateurs ont décidé de projeter, en parallèle, des films au niveau des localités de Draâ El Mizan, Larbaâ Nath Irathen, Bouzeguène et Tigzirt. D'ailleurs, il est programmé la diffusion au niveau de la Cinémathèque et de l'annexe de la Maison de la culture à Azazga, une série de films dont La Colline oubliée, de Abderrahmane Bouguermouh, La Bataille d'Alger, de Gillo Pontecorvo, et Tahia Ya Didou, de Mohamed Zinet. Outre le volet compétition, le programme comporte aussi des journées d'études et de débats sur les réalisations du festival du film amazigh et ses perspectives d'avenir, les technologies de l'information et de la communication et le cinéma amazigh, le rôle du cinéma algérien dans la société, la contribution de la femme dans l'évolution du cinéma auront également lieu en marge de cette manifestation. Des séances de formation sur l'écriture du scénario et des ateliers de présentation des étapes de réalisation d'œuvres cinématographiques figurent, par ailleurs, dans le programme. Azzedine Mihoubi : «Le film amazigh, un segment du cinéma algérien» Dans son allocution, à l'ouverture de cette manifestation, qui s'étalera sur cinq jours, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui a insisté sur le caractère particulier de cette édition, a indiqué que «le film amazigh, segment du cinéma algérien, occupe aujourd'hui une place prépondérante dans la sphère culturelle algérienne». Tout en précisant que ce festival, qui s'inscrit dans «une mouvance de développement et de promotion de l'art cinématographique amazigh», vient, dans cette nouvelle édition, «confirmer sa place en tant qu'événement catalyseur sur la scène cinématographique». Pour le ministre de la Culture, l'objectif de son département est d'inciter «les divers acteurs et intervenants dans le secteur de l'audiovisuel national à contribuer à la promotion cinématographique algérienne dans les langues nationales et bien d'autres». Dans ce contexte, le ministre de la Culture a rappelé qu'un «plan cinéma» est en cours d'élaboration par une commission ministérielle spécialisée qui va dégager une plateforme pour le renouveau du septième art national. Azzedine Mihoubi a appelé les responsables du secteur de la culture à redoubler d'effort pour réhabiliter les salles de projection, réconcilier le public avec le septième rat et renforcer le réseau des salles qui projettent des films algériens. A cet effet, Azzedine Mihoubi a indiqué que deux salles de cinéma, la Cinémathèque et la salle de cinéma d'Aïn El Hammam, ont été rénovées à Tizi Ouzou alors que la salle du cinéma Djurdjura, au centre-ville, est en cours de reconstruction. «J'espère bien que d'autres salles de cinéma ouvriront leurs portes prochainement au grand bonheur des cinéphiles», ajoute-t-il, tout en affirmant que son département veut «faire du cinéma un art qui pousse les jeunes scénaristes, producteurs et réalisateurs à travailler davantage sur notre culture et notre histoire».