Chaque année, le 31 mai, proclamé Journée mondiale de lutte contre le tabagisme,vient nous rappeler que la cigarettecontinuede tuer.Annuellement, quatre millions de personnes, soit 11 000/jour, décèdent des suites de ce poison qui est le seul produit de consommation dont l'utilisation tue directement. A eux trois réunis la tuberculose, le VIH/sida et le paludisme ne font pas autant de victimes annuellement. Quelles que soient les publicités qui ont accompagné le lancement de cigarettes «légères» ou encore «à faible teneur en goudrons», ou encore les assurances des industriels du tabac quant à la diminution de la nocivité de leurs produits, dont les ingrédients, l'apport en substances toxiques et leurs effets sur la santé restent inconnus. Aucune preuve médicale n'a été apportée concernant la réduction des effets nocifs du tabac sur la santé. Sous toutes ses formes le tabac est mortel. En 2006, l'OMS a fait particulièrement ressortir cet aspect pour sensibiliser les fumeurs. La lutte contre le tabagisme nécessite que les méfaits et les dangers réels du tabagisme soient constamment mis en exergue. Les moyens sont multiples et peuvent être à la fois simples, peu coûteux, voire efficaces. L'obligation qui entre dans le cadre de la convention-cadre de l'OMS d'utiliser l'emballage du paquet de cigarettes comme un support pour faire connaître les dangers du tabagisme est un pas de géant dans cette lutte. De premier «tueur», l'arrêt du tabac peut devenir la première cause évitable de mortalité pour peu que le fumeur accepte d'écraser sa cigarette et prendre la sage décision d'arrêter de fumer ou de réduire sa consommation de tabac. C'est en mettant les gens en garde contre ses dangers réels qu'on peut réduire le tabagisme, aujourd'hui fort heureusement combattu par de plus en plus de pays. Dix pays pionniers ont rendues obligatoires ces mises en garde sanitaires qui sont en train d'apporter des résultats. L'objectif recherché par ces publicités éducatives est de choquer les fumeurs - particulièrement la population des jeunes au nombre de 1,8 milliard dans le monde - pour les inciter à arrêter de fumer. Comme pour d'autres signes précurseurs de sous-développement, le constat de l'OMS donne le tabagisme plus répandu parmi les pays pauvres. Un cercle vicieux qui vient aggraver la pauvreté des fumeurs et de leurs familles par les maladies qu'il provoque et les dépenses en soins qu'il impose. L'Algérie est à ce carrefour, enregistrant chaque année 3500 nouveaux cas de cancer du poumon, dont 90% de ces nouveaux cas concernent des fumeurs. En ratifiant en 2006 la convention-cadre de l'OMS, l'Algérie s'est engagée à protéger les générations actuelles et futures des effets socioéconomiques, environnementaux et sur la santé dus à la consommation du tabac et à l'exposition à sa fumée, par le biais de mesures de lutte antitabac. La promulgation du décret exécutif de 2001, qui interdit de fumer dans les lieux publics, ainsi que les modalités d'application et la ratification de la convention-cadre de l'Organisation mondiale de la santé ont été les premières mesures prises par l'Algérie. Un plan national de lutte contre le tabagisme et ses conséquences sur la santé de l'homme et de l'environnement a été également tracé, comprenant une série d'actions de prévention, de sensibilisation et de protection. Enfin, un comité national de lutte contre le tabac, dont la mission principale est de proposer toute mesure susceptible de concourir à l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre le tabac, a par ailleurs été créé. Les structures existent, les médecins sont sur le qui-vive, reste aux fumeurs de comprendre la gravité de leur geste.