15 000 Algériens décèdent chaque année suite à un cancer du poumon. Ce chiffre représente aussi, selon le rapport de l'OMS, le nombre de décès, par jour, à cause du tabagisme. Pour célébrer la journée mondiale sans tabac, l'Association algérienne du cancer du poumon ainsi que d'autres acteurs de la société civile, ont mis l'accent cette année sur la sensibilisation des jeunes quant au risque de la première cigarette. Souvent jugée inoffensive, "elle ouvre le chemin de la dépendance", a noté le président de l'Association algérienne du cancer du poumon, Amar Soltane, à l'émission "invité de la rédaction" de la Chaîne III. Cependant, c'est sous le slogan "Jeunesse sans tabac", que la Journée mondiale sans tabac qui coïncide avec le 31 mai, a été célébrée cette année. Le tabagisme est une des premières causes de mortalité dans le monde. Il tue jusqu'à 50% des consommateurs réguliers de tabac. Environ un milliard de jeunes vivent aujourd'hui dans le monde dont 85% dans les pays en développement. Ce fléau contribue au changement de l'image classique d'une jeunesse en bonne santé. L'un des moyens les plus efficaces pour protéger les jeunes des méfaits de l'usage du tabac est d'interdire la publicité ou la promotion des produits du tabac ainsi que le parrainage de cette industrie, lors de grands événements ou manifestations. Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), plus de 75 millions de personnes à travers le monde souffriront du cancer en 2030, soit trois fois plus qu'en 2000. Les chercheurs du Centre affirment que le nombre de nouveaux cas et de décès dus à cette maladie devrait plus que doubler en 30 ans. Le nombre de cas de cancer diagnostiqués dans le monde passera de 10,4 millions en 2000 à 26,4 millions en 2030, et le nombre des décès grimpera de 6,5 millions à 16,4 millions. Cette explosion de l'impact du cancer dans le monde est principalement due à l'augmentation de la population mondiale et son vieillissement, d'une part, et à la propagation de comportement à risque tels que l'obésité, le manque d'activité physique et le tabagisme, ce dernier représente un véritable problème de santé publique. L'accoutumance tabagique ne cesse de faire des ravages dans la société humaine. C'est le moins qu'on puisse dire vu que le tabac est responsable dans l'apparition de plusieurs maladies, lésions invalidantes, perte de productivité et d'innombrables décès. En effet, avec plus de 5 millions de morts annuellement dans le monde, le tabagisme est impliqué dans environ 20% des accidents vasculaires cérébraux, 50% des maladies coronaires et 90% des cancers pulmonaires. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prévoit que d'ici à 2020 le tabac sera la principale cause de décès et d'incapacité, avec plus de 10 millions de victimes par an, a estimé que près de 700 millions d'enfants à travers le monde respirent de l'air pollué par la fumée du tabac. Considéré comme l'un des facteurs de risques majeurs du cancer, le tabagisme est à l'origine d'environ 30 000 nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année en Algérie. Avec une augmentation de 50% du nombre de cas entre 1986 et 2000, l'incidence des cancers pulmonaires au cours de ces dernières années suit la recrudescence du tabagisme. La localisation broncho-pulmonaire vient en première position chez l'homme, avec un taux standardisé autour de 25 cas pour 100 000 habitants, il représente 20% des cancers. Il est neuf fois plus fréquent chez l'homme que chez la femme. Cette variation importante liée au sexe est en rapport direct avec la consommation infime dans la population féminine. Les taux chez l'homme sont quatre fois plus importants que ceux de la décennie 1966-1975. En plus du cancer du poumon, le tabac est aussi associé aux cancers du larynx, trachée, pharynx, bouche, lèvre, œsophage, vessie, pancréas, rein, estomac et col de l'utérus. A cela s'ajoutent les maladies cardio-vasculaires, les maladies respiratoires, les maladies oculaires et les maladies de la peau, où le tabac est aussi un facteur de risque potentiel.