A deux semaines de sa finale aller de la Ligue des champions africaine face aux Congolais du TP Mazembe, l'USM Alger déferle sur la Ligue 1 tel un rouleau compresseur. Une sixième victoire de rang en championnat. Décidément, l'USM Alger n'a pas du tout l'intention de faire l'impasse en ce moment précis de la saison sur la reconquête du titre, elle qui s'apprête à livrer dans treize jours l'un des matches les plus importants de son histoire. Mais dans la maison usmiste, on sait faire la part des choses. Et puis, pour préparer un double rendez-vous continental d'une telle importance, il faudrait bien faire le plein de confiance. C'est ce à quoi s'est attelée samedi la bande à Miloud Hamedi lors de son deuxième derby algérois de la saison qui l'a opposé au CR Belouizdad au stade du 5-Juillet. Loin d'avoir été étincelant durant toute la partie, les Rouge et Noir ont fait tout de même preuve d'une impressionnante maîtrise et d'un mental à toute épreuve qui leur ont permis de sceller le sort d'un derby qui était pourtant mal engagé. La faute peut-être à un juge de touche qui s'est précipité à signaler au directeur du jeu une faute imaginaire de Benkhemassa à l'intérieur de la surface de réparation sur l'attaquant du CRB, Derrag. Fahem Bouazza ne pouvait pas espérer mieux pour jouer un mauvais tour à son ex-coéquipier Zemmamouche qu'il a trompé sur une belle «Panenka» (18'). Méconnaissable durant la majeure partie de cette première période, l'USMA donnait l'impression de passer complètement à côté de son sujet, puisque c'est le CRB qui allait se montrer plus entreprenant. A un moment donné, les supporters usmistes avaient cru comprendre la volte-face du staff technique et des dirigeants du club concernant le choix de la domiciliation de la finale aller de la LDC face au TP Mazembe. Surtout dans la dernière minute de ce premier half lorsque Derrag a raté incroyablement devant la balle du KO. Mais… Un réalisme à l'italienne ! S'extirper d'une situation compliquée, l'USMA a appris très souvent à le faire cette saison, à l'image de sa demi-finale aller de la LDC face aux Soudanais d'Al Hilal. Samedi, c'était vraiment le cas face au CRB, puisqu'au moment où tout le monde pensait que les coéquipiers de Rabie Meftah allaient craquer sur cette grosse occasion de Derrag, un scénario des plus inattendus va se produire sur le contre qui a suivi ce ratage monumental belcourtois lorsque Seguer a égalisé de la tête à la dernière seconde (45'+1). Cette égalisation inespérée a boosté le moral des joueurs de l'USMA à telle enseigne qu'ils ont eu besoin seulement de deux minutes après la pause pour renverser définitivement la situation face au CRB grâce à Nadji (47'). La suite du match ? Hormis un temps fort où il a pu ajouter un troisième but durant le premier quart d'heure, le team de Soustara a choisi ensuite de faire le dos rond tel un gros chat. C'est vrai qu'en laissant carrément l'initiative du jeu à son adversaire, Miloud Hamedi avait pris un risque puisque les ballons commençaient à fuser de partout devant la cage de Zemmamouche pour ce qui restait à jouer. Comme sur la fameuse action de Derrag en première mi-temps, les deux rentrants Aoudou et Nekkache ont raté lamentablement devant des buts vides. L'entraîneur du CRB a certes justifié la défaite de son équipe par la malchance, mais il n'a pas manqué de souligner le réalisme usmiste. «Quand tu joues contre l'USMA et tu rates des occasions aussi limpides, attends-toi à les payer cash sur la minute qui s'en suit, ce qui a été le cas aujourd'hui dans ce derby. Cette équipe peut même jouer contre le Barça», a même ironisé en fin de match Alain Michel. Et dire que l'USMA a joué ce derby sans plusieurs de ses titulaires. Mais quand on est sur une bonne dynamique de résultats depuis deux mois, on n'a plus envie de s'arrêter, quitte à faire face à une série marathonienne…