Ce derby a tenu en haleine le nombreux public du 5-Juillet pendant 90 minutes de jeu, marquées par des débats qui n'ont pas connu le moindre répit, jusqu'au coup du sifflet final. Depuis le fameux derby algérois que les Rouge et Noir avaient livré et remporté face au Mouloudia d'Alger (1-0) en octobre 2013 et au terme duquel le stade du 5-Juillet avait été fermé au public, suite au décés tragique de deux supporters usmistes, les gars de Soustara ont renoué avant-hier après-midi avec le mythique temple olympique Mohamed-Boudiaf. Un retour au 5-Juillet qui coïncidait cette fois avec le derby CRB-USMA, pour le compte du déroulement de la 8ème journée du championnat professionnel Mobilis de ligue 1 et à l'occasion duquel les gars de Laâqiba affrontaient ceux de Soustara. Un derby qui a finalement tenu en haleine le nombreux public du 5-Juillet, notamment les deux galeries rivales du jour, pendant 90 minutes de jeu, marquées par des débats qui n'ont pas connu le moindre répit, jusqu'au coup du sifflet final de l'arbitre Zouaoui. Un arbitre directeur qui allait très vite se mettre en évidence, en accordant au Chabab un penalty peu évident en réalité, lorsque Derrag s'écroulait dans la surface usmiste à la 17ème mn. Un premier coup de théâtre qui allait permettre à l'ex-Usmiste Fahem Bouazza d'exécuter la sentence avec sang-froid et surtout beaucoup de culot, grâce à une fameuse «Panenka», sur laquelle le portier Zemmamouche s'avouait vaincu. Le ton était donné et le but belouizdadi inscrit très tôt dans la rencontre, allait obliger le onze usmiste aligné par l'entraîneur Hamdi et qui était presque identique à celui qui avait battu auparavant le MO Béjaïa à Bologhine (3-2), s'installait dans le camp du Chabab. Alain Michel qui avait opté de son côté pour la stratégie du contre, semblait voir son plan de bataille gêner considérablement les mouvements offensifs des gars de Soustara, orchestrés notamment par le duo Benmoussa-Seguer. Pis encore, on jouait la 44ème minute, lorsque Yahia Chérif débordait sur le côté gauche de l'attaque chababiste, pour offrir un véritable caviar à Derrag, devant la cage désertée sur le centre par Zemmamouche. Mais l'ancien attaquant de l'ESS et du MCA, voyait sa reprise de la tête, passer à côté du cadre droit de la cage usmiste, dans un stade qui croyait au second but belouizdadi. Un but du break complètement gâché par le CRB et qui allait s'avérer comme le véritable deuxième tournant de ce derby, puisque dans la minute suivante, les camarades de Koudri allaient remettre les pendules à l'heure, suite à un beau centre de Benmoussa et sur lequel Seguer jaillissait au premier poteau pour placer de la tête une reprise absolument imparable, devant une défense et un keeper belouizdadi Boukacem, totalement surpris par l'action. Une égalisation usmiste qui intervenait tout juste avant la pause et qui allait sans aucun doute peser sérieusement sur les camarades de Nemdil. Pour cause, dès l'entame de la seconde période de jeu, les gars de Soustara allaient carrément prendre le jeu à leur compte et obliger les Belouizdadis à reculer dans leur camp. Et une minute seulement après le retour des vestiaires, Benmoussa exécutait à la limite des 25m, un superbe coup-franc dont il est souvent coutumier et sur lequel le portier Boukacem repoussait le ballon de manière miraculeuse. Mais Nadji qui était à l'affût, reprenait victorieusement du pied droit le cuir relâché sur l'action par l'infortuné gardien de but du Chabab. Un deuxième but usmiste qui allait donner lieu par la suite, à de très nombreux rushs de la part des Rouge et Noir et offrir aux Nadji, Seguer, et autres Ferhat, plusieurs occasions franches pour enfoncer le clou, d'autant plus que la défense du CRB, au sein de laquelle la paire centrale Cherfaoui-Khelili paraît au plus pressé. Il est vrai que les Benkhemassa et autres l'omniprésent Koudri, ratissaient très haut toutes les balles et le ballon revenait sans cesse devant la cage du Chabab, où le portier Boukacem était contraint de sortir plusieurs balles très chaudes. Les Rouge et Noir étaient survoltés et répétaient leur seconde mi-temps fournie quelques jours auparavant face aux Crabes du MOB. Côté belouizdadi, le ressort semblait être subitement cassé, si bien que le coach Alain Michel allait décider de faire entrer coup sur coup Nekkache et le Béninois Aoudou, au lieu et place de Derrag et Yahia Chérif. Les 20 dernières minutes de ce très palpitant derby, allait dès lors être marqué par un jeu carrément porté vers l'offensif, entre des Belouizadis qui allaient jeter leurs forces pour égaliser, et des Usmistes à l'affût pour ajouter un troisième but. Cependant, il était écrit quelque part que la baraka et les dieux du titanesque stade olympique, allaient être du côté des gars de Soustara. Pour preuve, à la 66ème mn, Chafaï commettait une véritable bourde en défense et suite à laquelle Aoudou ratait l'immanquable en reprenant à côté une balle en «or». Pour ne pas être en reste, Aoudia qui venait de remplacer Nadji à la pointe de l'attaque usmiste, a failli griller la défense du Chabab et brûler la politesse à son ex-club, avant de se faire descendre à la limite des 18m par Cherfaoui. Le but rodait d'un camp à un autre, avant cette fameuse 87ème mn qui voyait surgir Nekkache devant la sortie de Zemmamouche, pour envoyer pratiquement du bout de son pied droit, une balle que tout le monde croyait voir rouler tout droit dans la cage, mais qui a finalement rasé le poteau droit et terminé sa trajectoire dehors, dans un stade complètement ahuri et totalement hébété. Une galerie du Chabab pestait contre le mauvais sort alors que celle des gars de Soustara, poussait un profond ouf de soulagement, avant de connaître enfin la délivrance. La baraka avait choisi son camp et récompensait surtout l'équipe qui a vraiment encore su faire preuve de beaucoup de caractère. Les Rouge et Noir n'ont pas raté leur retour au 5-Juillet, sous la houlette d'un technicien dont la réussite actuelle avec le club de Soustara s'est concrétisée pour l'instant, par une première place en championnat fort méritée et aussi une qualification historique en finale de la prestigieuse Ligue des champions. Le leader actuel du championnat Mobilis de Ligue 1, s'est avéré un solide ténor qui a retrouvé sa confiance, à travers un effectif visiblement très bien préparé depuis l'été passé et qui ne doute plus. Un groupe de joueurs qui vient d'aligner pas moins de 18 matchs sous la conduite de l'entraîneur Miloud Hamdi et au cours desquels le technicien franco-algérien, natif à St-Etienne, a réussi a prôner en quelques mois seulement, un véritable esprit de groupe et surtout beaucoup de vertus insoupçonnées. L'aventure des Rouge et Noir continue de plus belle et les Belouizdadis viennent d'en faire les frais à leur tour, au cours d'un match derby fort attrayant où la chance a souri au culot d'une équipe algéroise qui est devenue très redoutable, grâce à ce fameux second souffle que l'Entente sétifienne avait longtemps inculqué à travers son football, et qui semble réussir aujourd'hui à son possible futur successeur en Ligue des cham-pions. Hamdi désormais sur la trace de Madoui le Sétifien, de quoi faire rêver tout Soustara et les nombreux supporters usmistes.
