Le rythme de création d'entreprises en Algérie est toujours en deçà des potentialités économiques du pays, ce qui entrave la croissance de l'offre de biens et de services et empêche une évolution significative des offres d'emplois. Plusieurs théories sont avancées pour expliquer le phénomène, alors que le gouvernement a mis en place, depuis 2011 au moins, une panoplie de mesures incitatives visant à encourager l'investissement des jeunes. Le taux de mortalité des entreprises en Algérie est évalué à 8% par les plus optimistes. Pour la secrétaire générale du ministère de l'Industrie est des Mines, Rabéa Kherfi, le nombre des PME/PMI dépasse les 900 000 unités en Algérie, avec un rythme de création qui s'accélère d'une année à l'autre, tandis que le taux de mortalité de ces entreprises connaît une tendance baissière allant entre 7 et 8%, soit la moyenne mondiale», a-t-elle fait savoir jeudi, en marge du Forum national de l'innovation et des perspectives économiques. Elle a toutefois observé qu'avec le rapport entre les 900 000 PME/PMI et la population du pays, le rythme de création des entreprises demeure «en-deçà de la norme mondiale». Selon elle, l'Algérie dispose d'un «potentiel formidable» pour atteindre les normes, surtout avec les mesures prises par le gouvernement en faveur des jeunes promoteurs. Mme Kherfi a, cependant, considéré que le plus important n'est pas tant d'augmenter le nombre des PME/PMI que d'assurer leur pérennité. Par ailleurs, elle a insisté sur la nécessité d'aller vers un système national d'innovation visant à développer les entreprises et à passer vers l'économie numérique. D'où le Prix national de l'invention instauré par le ministère en faveur des jeunes créateurs, et dont le prix de cette année sera remis le 7 décembre prochain, a-t-elle poursuivi. Pour sa part, le président du Forum de l'innovation, Hichem Saidi, a fait part de la création prochaine de la Fondation de l'innovation et des perspectives économiques, dont la mission principale sera «la prise en charge d'une partie des porteurs de projets innovants, de les breveter, les prototyper, les industrialiser et les mettre dans les circuits économiques, pour une économie nationale plus créative et compétitive». S'agissant du Forum, M. Saidi a estimé que sa tenue intervient dans un contexte marqué par le défi de la globalisation de l'économie du marché à laquelle les entreprises nationales sont confrontées. L'objectif de ce Forum, qui a réuni des représentants d'entreprises publiques et privées, des chercheurs universitaires, des experts et des jeunes porteurs de projets, est d'atteindre «une visibilité palpable de l'innovation et du génie algérien, ainsi que son implication réelle dans l'économie nationale», selon les organisateurs. Le but est de sensibiliser les différents acteurs de la scène socioéconomique sur l'importance de l'innovation pour le développement de l'économie et évoquer l'innovation en tant que facteur de compétitivité.