Le développement de la petite et moyenne entreprise en Algérie est plus que jamais confronté à la problématique du financement, bien que l'Etat mise d'une manière singulière sur la promotion de ce secteur, notamment durant ces dix dernières années. Tous les constats concluent au fait que les PME/PMI sont loin de connaître leur essor. Les spécialistes de ce secteur sont également unanimes sur le problème du financement qui hypothèque souvent le développement du secteur des PME. Les derniers chiffres fournis par des organismes spécialisés situent le nombre des PME/PMI animant le marché national à quelque 200 000. Ce qui est considéré comme un niveau très en deçà de la norme. Eu égard au potentiel de l'économie nationale et les défis qu'elle doit surmonter à courte échéance, notamment à l'orée de la prochaine adhésion à l'OMC, les spécialistes tablent sur le chiffre de trois millions de PME/PMI qui doivent être créées. Toutefois, la promotion de ce secteur est conditionnée inéluctablement par les sources de financement qui doivent être diversifiées. Or, à présent, les crédits octroyés par les banques publiques, insuffisants de surcroît, demeurent l'unique source de financement des PME/PMI en Algérie. Le nombre des projets que les banques ont financé dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej et Cnac) renseigne clairement sur ce maigre bilan. Jusqu'à présent, la moyenne des projets financés par les banques publiques ne dépasse pas le cap des 30%. Les organismes bancaires ont toujours motivé leur réticence par la problématique de garantie et la prise en charge des risques inhérents à l'investissement. A cet égard, même la création du Fgar (fonds de garantie aux crédits des PME/PMI) et de la Société de capital-risque, n'ont pas réussi à donner un nouveau souffle au secteur en question. Pourtant, ces deux organismes, dotés respectivement d'un capital de 30 milliards de dinars et de 3,5 milliards de DA, sont destinés à protéger les fonds engagés par les banques et le Trésor public dans les circuits d'investissement. Malgré toutes ces dotations budgétaires, l'impact sur le tissu des PME/PMI tarde à venir, car, à la fin 2006, le nombre des entreprises ayant bénéficié des garanties fournies par le Fgar ne dépasse pas les deux cents. Les banques étatiques tardent toujours à innover leurs services en matière de crédit, en se limitant aux instruments classiques. A cet égard, il n'y a que le CPA (Crédit populaire d'Algérie) qui a prévu la création d'une filiale qui se spécialisera dans le financement des PME par voie de leasing en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD). Sur un autre plan, en perspective de l'ouverture sur le marché international, c'est la mise à niveau des PME/PMI qui s'impose. Même à ce niveau le processus est toujours à la traîne. Il y a trois ans, le gouvernement a mis en place un programme de mise à niveau s'étalant sur six ans pour une couverture financière d'un milliard de dinars chaque année. L'objectif primordial de ce programme consiste à améliorer la compétitivité des PME. La Commission européenne, elle aussi, s'est impliquée dans le processus du soutien à la mise à niveau des PME/PMI, en octroyant, dans le cadre du programme Meda, une enveloppe de 66 millions d'euros et une rallonge budgétaire de 20 millions d'euros.