Un gaillard père de famille poursuit sa belle-mère pour faux et escroquerie. Le parquet n'a retenu que le second délit. Tout un programme... L'héritage mène à tout parfois jusqu'à des demandes de peines de prison ferme de la part du ministère public édifiées par le dossier. Un héritier lit à la barre, devant la juge Nadia Amirouche la frédha où son nom n'existe pas ! L'atmosphère est tendue... Le plaignant est face à sa belle-mère qui a tout fait toute seule et hériter du gros lot laissé par le défunt. D'emblée, la présidente met le holà et le poids d'une justice sereine.«Le tribunal a devant lui un dossier clair. Il y a un plaignant de privation de jouissance d'une partie d'un héritage et il y a une inculpée autour du même sujet. A vous, monsieur, dites-nous un peu pourquoi vous aviez déposé plainte ?, murmure la magistrate en pleine forme ce mardi. Effectivement la victime parle d'escroquerie morale et... physique. Il fait appel à Allah qui a tracé les grandes lignes de la frédha. Il se tient les tempes, le front, il gesticule et ne tient pas en place. Le policier placé devant le pupitre du ministère public l'invite du regard à un meilleur comportement. Puis c'est au tour de la vieille dame d'expliquer que le notaire n'est pas aussi fou pour effectuer un boulot dans les conséquences seraient catastrophiques. «Bien. Mais alors que faites-vous ici à la barre ? Il y a bien quelque chose qui ne tourne pas rond», signifie la magistrate qui est décidée à en finir avec cette sensible affaire renvoyée à trois reprises pour des raisons objectives. «Madame la présidente, on vient de vous signaler que le notaire n'était pas fou pour aller au bois de feu. Mais alors qui a usé de faux ? Qui a fait en sorte pour que mes coordonnées ne figurent pas sur la frédha ? Qui a fait quoi ? Pourquoi tout cela. Si je suis ici, c'est pour avoir une réponse à toutes ces questions qui m'ont éloigné d'une vie tranquille», a récité presque la victime qui a droit à une limpide réponse qui le réconforte un peu mieux. Elle articule sans battre des cils. «Victime, le tribunal est ici pour répondre à toutes les questions de toutes les parties. N'ayez crainte. Tout sera entrepris pour que ce conflit cesse au plus vite», rassure Amirouche, la présidente qui venait ainsi de jouer son rôle d'applicatrice de la loi et à son obéissance. Et c'est justement en droite ligne que le tribunal décide un complément d'informations pour arriver à la vérité et sortir du tunnel sombre à histoires. L'inculpée ne saisit pas les termes du verdict alors que la victime jubile. Le bonhomme sait que le tribunal n'a pas tranché tout à fait mais n'a pas non plus débouté le plaignant.