Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) se déclarent de plus en plus tôt, parfois 6 ans. Douleurs au ventre, diarrhée, besoin de courir aux toilettes dix fois par jour, forte fatigue, fièvre, manque d'appétit... Les premiers signes d'une maladie inflammatoire de l'intestin (MICI) peuvent faire penser à une simple gastro. Et il se passe parfois des mois avant que le bon diagnostic soit fait, souvent par un gastro-entérologue pédiatrique. Une endoscopie permet de préciser la localisation des lésions. Deux fois sur trois, c'est une maladie de Crohn, qui peut toucher le gros intestin (côlon) ou la partie terminale de l'intestin grêle (iléon). Dans un tiers des cas, c'est une rectocolite hémorragique (RCH), qui atteint le rectum et le côlon et entraîne des saignements. Les MICI sont en augmentation Plusieurs hypothèses pourraient expliquer la flambée des MICI : modification de l'alimentation (baisse de l'allaitement), augmentation des additifs et des «mauvaises graisses». Les chercheurs étudient aussi le rôle de la flore intestinale (microbiote) et de ses perturbations. En revanche, aucun lien n'a été trouvé avec les allergies et les intolérances alimentaires. Chez un enfant sur trois, au moins un des parents ou un membre de la famille proche est atteint, il existe donc une prédisposition génétique. Un traitement au long cours est nécessaire L'objectif est de réduire les «poussées» de la maladie et de prolonger les périodes sans symptômes où l'enfant se sent bien, va à l'école comme les autres. Les médicaments sont les mêmes que pour les adultes : 5-amino-salicylés (anti-inflammatoires), corticoïdes, immunomodulateurs, parfois anti-TNF alpha). Avec des précautions particulières pour minimiser les effets secondaires, car la maladie nécessite un traitement à vie. Attention aux effets aggravants du tabac On utilise parfois la cortisone pour «calmer le feu de l'inflammation, mais le moins longtemps possible, car elle freine la croissance», précisent les spécialistes. Aucun régime particulier n'est nécessaire, mais il ne faut pas abuser des fast-foods, et surtout, mettre les jeunes en garde contre les effets aggravants.