De statut d'importateur, l'Algérie deviendra bientôt un pays exportateur de médicaments, notamment vers les pays de l'Afrique, s'en est enorgueilli hier le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qui a effectué une visite de travail dans la wilaya d'Alger. «Saidal a un projet d'exportation de produits pharmaceutiques vers le Sénégal», a révélé le premier responsable du secteur de l'Industrie qui ajoute qu'outre le Sénégal, d'autres pays africains ont formulé des demandes pour figurer parmi les clients de l'Algérie en matière de médicaments. Même si aucune échéance n'a été avancée pour cette opération d'exportation, Saidal a fait l'objet ces derniers mois de visites de plusieurs délégations officielles africaines et des discussions autour de contrats d'achat de molécules ont été engagées. Dans le cadre de sa politique de limitation des importations, l'Algérie a affiché sa volonté de développer un tissu de production des médicaments, notamment dans le cadre de la coopération avec des laboratoires étrangers. En plus de cette mesure, un arrêté du ministère de la Santé publié au Journal officiel est venu fixer une liste des produits pharmaceutiques à usage humain et matériels médicaux fabriqués en Algérie qui sont interdits à l'importation. Il s'agit de 357 médicaments et une liste de 11 matériels médicaux fabriqués localement qui sont interdits à l'importation telles les seringues et les compresses. La facture des importations des médicaments à usage humain a augmenté à 2,41 milliards de dollars en 2014 contre 2,19 milliards de dollars en 2013. Sur un autre registre et lors de sa tournée algéroise, le ministre Bouchouareb a procédé à l'inauguration du centre national de bioéquivalence, relevant du groupe Saidal. Il s'agit du premier du genre à l'échelle nationale. Selon le PDG du groupe Saidal, Mohamed Hamouche, la mission du centre consistera à réaliser des études sur la bioéquivalence et l'efficacité des médicaments génériques par rapport aux princeps. Le centre assumera cette mission en collaboration avec le ministère de la Santé, notamment le centre national de contrôle des produits pharmaceutiques de Dély Ibrahim. Une fois opérationnel, le centre réalisera deux études avant d'élargir son activité à l'avenir à 20 études par an, ajoute le même responsable. D'autre part, Hamouche a indiqué que le centre effectuera des études de bioéquivalence sur trois types de médicaments génériques produits par Saidal, notamment ceux destinés à certaines maladies répandues en Algérie, avant d'élargir son activité à d'autres médicaments produits par des opérateurs pharmaceutiques nationaux. Selon ce responsable, les activités du centre de bioéquivalence du groupe contribueront à promouvoir le produit national, à encourager la production de médicaments génériques en Algérie et à réduire la facture d'importation de médicaments.