Lever de rideau, dès aujourd'hui, sur la 12e édition du Salon international du médicament et de l'équipement médical (Simem), et ce, jusqu'au mercredi prochain. Abrité au Palais de la culture Moufdi Zakaria, à Alger, le Simem est le plus important salon dédié en Algérie au médicament et aux équipements médicaux. Avec plus de 200 entreprises représentant 24 pays attendus à cette occasion, le Simem s'adresse particulièrement aux professionnels. C'est un salon, qui est conçu spécialement pour nouer des partenariats et davantage de relations, notamment entre les fabricants et les importateurs de l'équipement médical. Par ailleurs, tous les équipements utilisés dans le domaine de la santé y seront présentés, notamment les matériels et instruments de chirurgie, de radiologie et d'imagerie médicale, équipements et produits dentaires, consommables médicaux, réactifs de laboratoire, matériel d'hygiène hospitalière, etc. Parallèlement à l'exposition, sont programmées, à chaque édition, rencontres professionnelles, conférences, présentations promotionnelles, et activités d'associations d'aides aux malades. Outre la participation algérienne, 10 opérateurs affiliés à l'Association nationale des producteurs des produits pharmaceutiques ont déjà confirmé leur participation. Les organisateurs de ce rendez-vous annuel ont affirmé que des firmes allemandes, italiennes, espagnoles, autrichiennes, hollandaises, tchèques et slovaques seront également présentes. Dans ce salon, on y trouvera aussi des produits japonais, chinois, coréens, indiens, américains, brésiliens et pakistanais. La participation arabe et africaine est, en revanche, très faible, voir inexistante, si ce n'est la modeste présence tunisienne et marocaine. Le Simem est un rendez-vous incontournable qui répond à la demande croissante du secteur de la santé, résolument engagé dans une vaste modernisation de toutes ses structures. Le secteur est, depuis quelques années, objet d'une réforme globale. De nouvelles lois ont été légiférées afin de mieux contrôler la facture médicale de notre pays. Interdiction d'importer des médicaments fabriqués localement L'Algérie ne peut plus continuer à dépendre à 70% de l'étranger en matière de médicaments et a décidé de ne plus importer de médicaments fabriqués localement. La décision de ne plus importer des médicaments déjà fabriqués localement a été annoncée par le gouvernement le 21 octobre, pour réduire la facture d'importation, encourager la production locale de génériques en vue de sécuriser l'approvisionnement du pays en produits pharmaceutiques. En premier lieu, l'interdiction d'importer concerne 359 médicaments dont les besoins sont couverts à 100% par la production locale. Puis la liste a été allongée pour englober 50 autres produits. Toutefois, il est à noter que la liste des produits pharmaceutiques interdits à l'importation n'est pas totalement définitive. Elle reste ouverte et verra à chaque fois l'introduction de nouveaux produits fabriqués localement et qui couvrent la totalité de la demande et aussi la sécurité de cette couverture. Cette deuxième liste est publiée dans le Journal officiel du 25 février dernier. A cet effet, le ministère avait imposé aux producteurs locaux de médicaments d'assurer un stock de la matière première et du produit fini pour une période d'au moins trois mois afin de prévenir toute pénurie. Les pouvoirs publics souhaitent, à travers cette loi orienter de plus en plus les investisseurs à s'intéresser aux autres médicaments essentiels qui continuent à être importés, à l'exemple des produits contre les maladies non transmissibles. Il est nécessaire de signaler, dans ce contexte, que la première liste de médicaments établie comptait 409 produits, tandis que la 2e comporterait plus de 800. Au total, plus de 1 200 produits, fabriqués localement, sont interdits à l'importation. Le ministre de la Santé avait déclaré, récemment, que cette interdiction d'importation a permis une économie de 200 millions d'euros sur la facture des médicaments importés. A noter que la facture algérienne ayant trait à l'importation de médicaments a atteint les 1,85 milliard de dollars en 2008, contre 1,44 milliard de dollars en 2007, soit une hausse de près de 28 % de la facture en 2008. Les quantités de médicaments importées ont été évaluées à presque 58 000 tonnes en 2008, contre 29 262 tonnes en 2007. L'Algérie opte pour le générique Les nouvelles dispositions, contenues dans la décision gouvernementale d'interdire l'importation des médicaments fabriqués localement, obligent, en effet, les opérateurs étrangers à investir en Algérie en échange de leur présence commerciale. L'installation de nouveaux laboratoires étrangers est doublement profitable. En plus de la création d'emplois envisagée, l'implantation de ces entreprises devrait aboutir, à terme, à des investissements dans la production de médicaments, notamment le générique. Pris entre les doléances croissantes de consommateurs inquiets des prix élevés des médicaments prescrits et les inquiétudes gouvernementales quant à l'augmentation de la facture des médicaments importés, le gouvernement a adopté, l'an dernier, une loi visant à promouvoir l'emploi des médicaments génériques. Le gouvernement a approuvé des mesures visant à encourager la production et la distribution de médicaments génériques. Cette législation prévoit la création d'une agence pharmaceutique nationale chargée de surveiller la disponibilité des médicaments, leur sûreté, leur qualité, d'assurer des inspections et le respect de la réglementation. Il est vrai que le médicament générique peut constituer réellement une alternative au princeps (médicament d'origine), mais à condition que l'Algérie se dote d'un système efficace de bioéquivalence, ce qui n'est pas le cas actuellement. En fait, l'Algérie qui cherche à développer le générique, ne dispose pas encore de laboratoires d'étude de bioéquivalence nécessaires pour établir si les médicaments génériques sont réellement des copies conformes aux princeps. Présent sur le marché national et fabriqué par des laboratoires algériens agréés, le médicament générique, contrairement à ses débuts timides, est en passe de devenir incontournable pour les malades. Répondant au principe qualité- prix, selon les spécialistes, le générique n'est plus boudé par les malades. Bien au contraire, il gagne de plus en plus de place. Dans ce contexte, il convient de citer l'entreprise nationale Saidal. Le groupe produit des médicaments pour les diabétiques, des anticancéreux et des biopharmaceutiques, trois produits dont la demande ne cesse d'augmenter au fil des années. La gamme de produits concerne, entre autres, des médicaments pour les diabétiques, des anticancéreux, des produits cardiovasculaires et biopharmaceutiques, notamment les vaccins, dont celui de l'hépatite B qui sera produit, cette année, en collaboration avec l'Institut Pasteur d'Algérie. Il faut savoir que le groupe Saidal possède 7 unités de production, dont trois sont situées à Alger, une à Cherchell, une à Médéa, une autre à Constantine, et deux autres, respectivement à Annaba et Batna. Doté de 56 lignes de production, qui fabriquent la majorité des formes pharmaceutiques, le groupe possède des capacités de production estimées à 200 millions d'unités. En 2008, cette entreprise a vendu 132 millions de boîtes. Avec un chiffre d'affaires de 10 milliards de dinars, Saidal détient pas moins de 33% de parts du marché national. H. M.