Les discussions entre le ministère des Transports et les représentants des transporteurs privés autour de la question de la nouvelle tarification se poursuivent aujourd'hui alors que les deux protagonistes n'arrivent pas à se concerter sur ce point. Selon Abdelkader Boucherit, président de la Fédération algérienne des transporteurs de voyageurs et de marchandises, les deux parties ne sont pas encore parvenues à un accord. «Nous ne nous sommes pas encore entendus sur ce sujet», lance-t-il en se référant à la rencontre qui les a regroupés mercredi avec le ministre du secteur. Convoqués par le ministère pour une réunion au sujet de l'augmentation du prix du ticket, les représentants des transporteurs privés jugent que ce conclave n'a pas donné de résultats satisfaisants. «La réunion qui s'est terminée tard n'a pas débouché sur du concret», regrette notre interlocuteur. «C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de continuer les discussions ce samedi (aujourd'hui ndlr)», explique-t-il, considérant la réunion de «décisive». «C'est la réunion de la dernière chance», souligne notre interlocuteur avant de rappeler l'ultimatum de 30 jours accordé au début du mois en cours au ministère, histoire de prévenir les responsables de ce département de leur intention de recourir à la protestation au cas où leur exigence n'est pas prise en considération. Le ministre avait fait part, il y a quelques jours, de mesure qui seront prises au profit de cette corporation dont l'allègement de certaines charges, notamment celles relatives à la réduction de la taxe dite «droit de passage aux gares routières». Ceci en contrepartie d'une augmentation «minime et symbolique», et ce, pour ne pas impacter le pouvoir d'achat du citoyen. Des propositions qui ne sont pas du goût des transporteurs peu convaincus de ces «minimes» révision des prix et ces allègements. «Ces allègements ne correspondent pas vraiment aux charges que nous assurons», déplore le président de la fédération affiliée à l'UGTA. Et d'ajouter, sur le même ton : «Et puis, les mesures concernant notamment les impôts relèvent du ministère des Finances.» Ce qui demande, d'après lui, beaucoup de temps pour leur mise en application sur le terrain. Sans attendre la décision du ministère, des augmentations ont été déjà appliquées, anarchiquement, par certains chauffeurs de bus et de taxi qui ont augmenté le prix du ticket de 5 et 10 DA. Pour justifier leurs agissements, les concernés répètent le même refrain : «La loi de finances 2016 et la hausse des prix des carburants» qu'ils considèrent comme «pénalisante». Cette loi augmente le taux de la TVA de 7% à 17% sur la vente de gasoil. Elle révise également à la hausse le montant de la vignette automobile en l'augmentant en fonction du type du véhicule, de son âge et de sa puissance. Il est à rappeler que le dernier réajustement des tarifs du transport collectif urbain de voyageurs et du transport par taxi a été décidé le 1er janvier 2013 par le ministère des Transports.