Encouragé par les résultats de l'accord signé à Doha, le 16 février, par les gros exportateurs mondiaux de pétrole, le Venezuela compte entreprendre d'autres initiatives afin de stabiliser le marché pétrolier. C'est ce qu'a annoncé, vendredi soir, le président vénézuélien qui s'est exprimé dans un discours télévisé. Nicolas Maduro a déclaré, en effet, que son pays est prêt à faire de nouvelles propositions aux dirigeants des pays de l'Opep et non Opep dans le but de stabiliser le marché pétrolier. Maduro n'a pas donné plus de détails sur ces initiatives, mais il n'est pas exclu de voir Caracas proposer carrément des baisses de production, étant donné qu'un surplus de près de 2 millions de barils/j subsiste sur le marché. Le ministre du Pétrole du Venezuela, del Pino, a soutenu, de son côté, que les quatre pays qui ont décidé de geler leur production pétrolière au mois de janvier, ont convenu de surveiller le marché jusqu'au mois de juin prochain et qu'ils peuvent prendre des mesures supplémentaires si nécessaire. Maduro, tout en félicitant del Pino sur l'accord arraché à Doha, a affirmé qu'il espérait que l'accord en question serait «le début d'un accord plus large». Côté russe, le vice-ministre de l'Energie, Anatoli Yanovsky, a déclaré, hier, que l'adhésion à l'accord entre les producteurs d'or noir dans le monde sur le gel de la production de pétrole demeure volontaire et qu'il ne pouvait pas imaginer qu'il devienne un mécanisme de contrôle de la production. Il a déclaré aussi dans une conférence économique que «la Russie accorde un prêt à l'Iran sans demander en contrepartie des pourparlers sur le gel de sa production pétrolière. Dans ce contexte de reprise des cours pétroliers, l'Iran a réitéré hier son objectif en matière de production pétrolière. Téhéran veut accroître sa production de 700 000 barils par jour (bpj) dans un proche avenir. Le vice-ministre du Pétrole, Rokneddin Javadi, a soutenu, hier, que «l'un des objectifs du sixième plan de développement de l'Iran est de produire 4,7 millions de bpj de pétrole brut. Pour y parvenir, nous devons accroître notre production de 700 000 bpj», a dit le vice-ministre, cité par l'agence de presse iranienne Shana. Des puits américains hors service Un haut responsable de la compagnie nationale iranienne des pétroles (NIOC), Mohsen Ghamsari, a annoncé hier que l'Iran avait augmenté ses exportations pétrolières de 500 000 bpj depuis la levée des sanctions internationales. «Comme nous nous y étions engagés, nous avons pu augmenter nos exportations de 500 000 bpj peu après la levée des sanctions», a dit le directeur des Affaires internationales à la National Iranian Oil Company, cité par l'agence de presse iranienne Fars. Parallèlement à ces démarches de stabilisation, le secteur énergétique américain continue de subir la crise pétrolière. Le nombre de tours de forage exploitées a atteint son plus bas niveau depuis 2009, a rapporté le Financial Times, citant les statistiques fournies par la société de services pétroliers Baker Hughes. Selon ces statistiques, 26 tours de forage ont été mises hors service cette dernière semaine, ce qui a porté le nombre total de puits de pétrole à 413 unités. Il s'agit du nombre enregistré la dernière fois en décembre 2009. Cette réduction fait suite au dernier rapport de l'Agence d'information américaine sur l'énergie (EIA) selon lequel la hausse des importations pétrolières aux Etats-Unis a entraîné une augmentation des stocks de brut. D'après certains analystes, le nombre de tours de forage diminuera au cours des prochains mois avant de remonter vers la fin de l'année avec la hausse attendue des cours du pétrole, estime l'agence Reuters.