Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a assuré, samedi, que les pays de l'Opep et les pays producteurs de pétrole non-membres de cette organisation sont "proches" d'un accord visant à stabiliser les cours. L'Arabie saoudite est disposée à coopérer avec les autres pays producteurs de pétrole pour soutenir les cours du brut. C'est la chaîne Al-Arabiya, reprise par l'agence Reuters, qui rapporte l'information, citant une source officielle saoudienne anonyme. Serait-ce un changement de politique de l'Arabie saoudite, à maintes reprises demandé, mais en vain, par certains membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole durement frappés par la chute des cours ? C'est l'une des grandes inconnues pour le marché pétrolier cette année. En dépit de l'effondrement des prix du pétrole, atteignant en janvier dernier la barre des 28 dollars le baril, l'Arabie saoudite a toujours refusé de réduire sa production. L'Opep a déjà refusé de réduire sa production par trois fois, en novembre 2014, en juin et décembre 2015. Ce changement de stratégie de l'Opep a été une évolution majeure de la scène pétrolière et énergétique mondiale. Certains pays membres de l'organisation, menés par l'Arabie saoudite, ont fait le choix de ne pas défendre les prix, mais plutôt leurs parts de marché. Si cette stratégie s'est avérée payante à court terme, puisque la production américaine a baissé, elle a, en revanche, provoqué de graves problèmes d'équilibre budgétaire dans tous les pays producteurs, y compris en Arabie saoudite. Le déficit de l'Arabie saoudite atteint 98 milliards de dollars. Ce pays a augmenté de plus de 50% les taxes sur l'essence, diminué les subventions en matière de production électrique et sabré dans ses dépenses publiques. Il envisage aussi de privatiser une partie de Saudi Aramco. C'est le cas aussi du Venezuela, qui souhaite la tenue d'une réunion d'urgence et dont le ministre du Pétrole, Eulogio del Pino, a entamé une tournée qui le mènera au Qatar, en Russie, en Iran et en Arabie saoudite. Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a assuré, samedi, que les pays de l'Opep et les pays producteurs de pétrole non-membres de cette organisation sont "proches" d'un accord visant à stabiliser les cours. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a indiqué, jeudi, que son pays est prêt à participer à une réunion avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont il n'est pas membre, en vue d'une possible "coordination" face à l'effondrement des cours. "Actuellement, les pays de l'Opep tentent de convoquer une réunion avec la participation de pays membres de l'Opep et de pays non-membres en février", a déclaré M. Novak, cité par les agences russes. "Certains pays ont proposé une telle initiative et la question est actuellement étudiée par les différents pays. De notre côté, nous avons confirmé la possibilité de notre participation", a-t-il ajouté. Il a précisé qu'une telle réunion pourrait donner l'occasion à "des consultations concernant la situation du marché, le bas niveau des prix et les possibilités de coordination concernant la production". Le ministre russe de l'Energie a déclaré que l'Opep avait proposé une réduction de la production mondiale pouvant aller jusqu'à 5%, ce qui a soutenu les cours du brut pendant les deux derniers jours de la semaine. "On ne sait pas si Novak faisait référence à une proposition avancée depuis des mois par l'Algérie et le Venezuela, deux pays membres de l'organisation, ou à une nouvelle offre qui aurait l'appui de Riyad. L'information d'Al-Arabiya laisse penser que la proposition en question n'est pas neuve", rapporte l'agence Reuters. Cependant, la source citée par la chaîne Al-Arabiya indique que l'Arabie saoudite "n'est pas à l'origine d'une proposition de réduction de la production mondiale évoquée par la Russie". Les cours du pétrole ont fini, vendredi, la semaine d'échanges sur d'importants gains du fait des spéculations qui animent le marché depuis le milieu de la semaine dernière sur une baisse de production coordonnée entre la Russie et l'Opep. Mais, hier, les prix du pétrole ont légèrement reculé en cours d'échanges européens, toujours lestés par la surabondance de l'offre. Meziane Rabhi