Au beau milieu du Sahara occidental, à Smara plus exactement, le marathon sahraoui fête cette année son 16e anniversaire avec 500 coureurs au départ représentant 22 nationalités. Cette année, la cause sahraouie est plus que jamais remise à jour. Le slogan clamé par les participants en est la preuve. «Le peuple a le droit de décider de son sort», reprennent-ils en chœur et dans plusieurs langues, dans chaque coin de la wilaya, organisatrice de l'événement. La participation des athlètes sahraouis illustre, elle aussi, la détermination de ce peuple, spolié de ses droits par le Maroc, à poursuivre son combat pour l'indépendance. Retour sur l'une des courses les plus difficiles au monde. L'une des plus belles aussi. Le thermomètre affiche 23 degrés en cette mâtinée du 23 février. Une brise légère caresse tendrement les esprits des participants venus pour leur majorité soutenir la cause sahraouie. Des applaudissements, des éclats de rire, des slogans répétés en chœur, c'est ainsi que les coureurs ont tenu à fêter cette nouvelle édition du marathon sahraoui. Une édition qui promet beaucoup. Une édition dont peuvent être fiers les organisateurs de cette compétition grandiose. «Une nouvelle édition et une nouvelle motivation. Nous essayons à chaque fois d'anticiper pour faire profiter encore plus les participants», nous dira Victor Vatauez, un des organisateurs espagnols. Avant le grand départ donné à 9h, les participants ont passé la journée de la veille à se préparer. Aucune difficulté supplémentaire pour cette épreuve. Le marathon se dispute en catégories. Les participants auront à parcourir 42, 21, 10 et 5 kilomètres. Les équipes médicales sont, elles aussi, présentes pour encadrer le marathon. Déshydratation, malaise cardiaque... les soucis rencontrés peuvent être nombreux. «Nous vérifions que leur état de santé leur permet de courir en toute sécurité» rassure Mercedes Criado Rodriguez, médecin espagnole rencontrée à la clinique aménagée sur le lieu du départ, à Smara. «C'est surtout l'occasion de voir avec eux s'ils prennent des traitements et de répondre à la moindre de leurs interrogations», nous dira-t-elle encore avant d'aller s'assurer de l'état de santé de l'un des participant allemands. En tout, 12 équipes de 4 éléments sont déployées sur place. Elles sont composées de la Croix-Rouge espagnole, des médecins des quatre hôpitaux des wilayas du Sahara occidental, d'une équipe de médecins volontaires espagnols Medialuna Sahraoui, de la Protection civile algérienne de la wilaya de Tindouf... Trois Algériens en tête 9H30, place à la course avec une première étape qui a mené les athlètes de la wilaya de Laayoun à Smara. Une étape longue de 42 kilomètres. Façon de «s'imprégner des difficultés du désert», nous dira Victor. L'Algérien Taibi Djamel arrivera trois heures et 25 minutes plus tard, se classant à la troisième place du classement provisoire. Les favoris n'ont pas attendu pour se livrer bataille. Les Algériens, en effet, ont vite pris les choses en main sous près de 27 degrés au coeur du désert. Ils se sont joués de tous les écueils d'un terrain qu'ils connaissent parfaitement. L'Algérien Tsabet Ouadhah est arrivé en premier en parcourant l'épreuve des 21 kilomètres en deux heures et six minutes devant son compatriote Boubdallah Benhmed Aïssa, lui, arrivé après une heure et quinze minutes. Chez les dames, c'est l'Espagnole Montse Diaz qui prend la tête de l'épreuve, avec trois secondes d'avance sur sa concitoyenne Silvia Grivé et 23 minutes sur la Suédoise Yiva Zetterlund. Trois heures plus tard, après le coup d'envoi de la course, à la clinique de Smara, les médecins sont omniprésents pour prendre en charge les coureurs. «Nous leur offrons tous les soins nécessaires pour les remettre sur pied», nous disent les médecins. A noter que La nouvelle édition du marathon sahraoui coïncide cette année avec le 40e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique. Le Front Polisario a voulu, à cette occasion, rappeler, encore une fois, le combat pacifique qu'il mène pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Les slogans clamés tout au long du marathon ont rappelé combien le peuple sahraoui a souffert de la colonisation. Samedi prochain c'est tout une série d'activités qui est programmé aux camps des réfugiés à Dakhla. De notre envoyée spéciale au Sahara occidental, Thanina Benamer