Prévu initialement pour le 21 du mois en cours, le pacte des actionnaires pour la construction et l'exploitation de l'usine PSA Peugeot-Citroën à Oran sera finalement signé au mois d'avril. Cet événement sera, selon des sources proches du dossier, organisé à l'occasion de la venue à Alger du Premier ministre français, Manuel Valls, qui coprésidera avec son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, la réunion du comité interministériel de haut niveau algéro-français. Cette information a d'ailleurs été confirmée par l'un des actionnaires de la future usine, à savoir le président du conseil d'administration du groupe Benhamadi (Condor Electronics), Abderrahmane Benhamadi, dans une déclaration au quotidien arabophone Echourouk. Les travaux de construction et d'ingénierie de l'usine seront lancés en juillet prochain, ajoute la même source. Les sous-traitants de l'usine seront implantés sur le périmètre immédiat de l'usine, ce qui réduira les frais de transport ainsi que les coûts de production. L'usine de Peugeot-Citroën sera installée tout près de l'usine Renault qui produit déjà la Symbol, plus exactement à Aïn El Kerma. Ainsi, les autorités algériennes envisagent de mettre en place un véritable pôle d'industrie automobile dans la région de l'Oranie. Aussi, le projet PSA ne manque pas d'ambitions car, dès son lancement, au moins trois véhicules seront montés à savoir Peugeot 301, 208 et Citroën C-Elysée. Une fois entrée en production, l'usine Peugeot sera dotée d'une capacité de 75 000 à 100 000 voitures/an. Selon le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, l'objectif des pouvoirs publics est d'intégrer ce projet au pôle automobile en construction à Oran. Lors de sa visite à Alger, le 15 juin 2015, le président français, François Hollande, avait annoncé l'implantation prochaine d'une usine Peugeot en Algérie. Dans le cadre de sa politique de réduction de la facture d'importation de véhicules, les autorités algériennes ont mené des négociations avec plusieurs constructeurs, notamment européens. Car outre Renault qui produit déjà la voiture Symbol, et PSA Peugeot-Citroën, le gouvernement et des opérateurs privés ou publics sont en train de mener des négociations avec des constructeurs tels que Fiat et Volkswagen. Hyundai et d'autres marques asiatiques seraient également intéressées par les opportunités qu'offre le marché algérien, surtout après l'instauration des systèmes de quota pour les concessionnaires sur le nombre de véhicules à importer. L'autre intérêt pour les constructeurs étrangers à implanter des usines de montage en Algérie consiste dans le fait que leurs produits puissent bénéficier des dispositions au crédit à la consommation. D'ailleurs, depuis la réactivation du crédit à la consommation, les banques algériennes, privées ou publiques reçoivent des demandes de financement de la part de citoyens, généralement issus de la classe moyenne, voulant acquérir des véhicules neufs à crédit.