Les choses sérieuses ont débuté pour les 444 000 étudiants qui passent leur baccalauréat à travers le territoire national. Les candidats inscrits en filière scientifique ont ainsi passé l'épreuve tant redoutée de mathématiques, de coefficient 4. Et cette année, les avis quant à l'évaluation du degré de difficulté du sujet sont mitigés. Il est midi passé et l'examen est sur le point de s'achever, au grand dam des retardataires. A la sortie des lycées, les visages sont graves, les sourcils froncés et les traits tirés. De petits attroupements se sont formés, composés de dizaines de jeunes filles et de jeunes hommes, les sujets d'examen en main. Dans le brouhaha ambiant, des exclamations se font entendre, à mesure que les étudiants discutent des réponses des quatre exercices proposés. «J'ai fait juste, j'ai fait juste», chantonne l'une d'entre elles, les deux bras levés au ciel. «Il y avait deux sujets au choix. Le premier était assez facile, mais le second était un peu plus compliqué», assure un lycéen, ajoutant, fier de lui: «J'ai opté pour le second, et j'avoue que je m'en suis pas mal sorti.» Un peu plus loin, trois garçons et une jeune fille entretiennent une conversation animée concernant la solution d'un exercice de suites. Etait-il difficile à ce point ? «Non, l'énoncé était plutôt simple. Seulement, l'exercice en entier dépend du premier calcul, et si, en répondant vous faites une erreur, le reste est logiquement faux», explique l'un d'eux, roulant en boule son brouillon et le jetant de rage et de déception. Assis seul à l'ombre d'un arbre, un cahier à la main, l'un de ses camarades ne se berce pas d'illusions et confie que les mathématiques ce n'est pas la matière sur laquelle il se repose afin de décrocher ce sésame. «Le sujet était abordable et à la portée de tous. Non, selon moi, car je suis nul en maths et je n'avais pas révisé», confie-t-il en haussant les épaules. «Je compte plus sur l'histoire et la géographie par exemple pour gonfler ma moyenne. D'ailleurs, c'est ce que nous avons cette après-midi, et là je révise», s'excuse-t-il. La nuit fut longue pour certains Il aura fallu vivre sur Mars ou en parfait ermite pour ne pas avoir eu vent du match que disputait l'équipe nationale contre les Egyptiens, et de sa victoire, qui a poussé dans les rues des milliers de citoyens, et ce, dans toutes les villes du pays. Et c'est au rythme de la musique populaire et au son tonitruant des klaxons et autres sifflets que les cortèges ont défilé et sillonné les rues algériennes jusque tard, dans une véritable ambiance de fête nationale. Aussi festives et salutaires que cette victoire et ces célébrations furent, elles n'étaient toutefois pas du goût de tous. «J'ai pas réussi à dormir à cause du bruit qu'on fait les supporters !», affirme un jeune fille dépitée, poursuivant : «Notre façade donne sur l'autoroute, et je peux vous assurer qu'il en est passé des voitures ! Je n'ai pu fermer l'œil qu'àprès deux heures du matin.» Son camarade ne semble pas avoir eu les mêmes problèmes. «J'habite une cité calme et plutôt isolée. De plus, je n'aime pas vraiment le football, donc je me suis couché bien avant que le match ne débute», dit-il. D'autres, par contre, n'ont pas été gênés par ce vacarme puisqu'ils y ont contribué. «J'ai regardé la rencontre, comme tout le monde, ensuite je suis allé défiler avec mes voisins. Seulement, je suis rentré bien avant 23h. Sinon, je n'aurais jamais pu me réveiller ce matin !», assure un lycéen, raillé par son amie qui lui lance : «Aussi tôt ? Moi j'ai défilé jusqu'à minuit ! Ensuite, je suis rentrée et j'ai révisé jusqu'à trois heures du matin», remarque-t-elle.