Photo : S. Sahel Par Samir Azzoug et correspondants Les épreuves du bac 2008 se sont terminées hier pour toutes les filières issues des deux programmes, ancien et nouveau. A la sortie des centres d'examen, les candidats avaient du mal à quitter les lieux. Sujets en main, ils s'interrogent, se concertent et refont mentalement les exercices. Adossés aux centres d'examen, le plus près possible du portail, ils semblent vouloir rentrer en classe, récupérer leurs copies et rectifier les erreurs et les omissions. Mais, les jeux sont faits et les dés jetés. Rien ne sert de se lamenter dès maintenant, le résultat sera connu inéluctablement le 10 juillet. Mourad désespère. «J'ai mal travaillé ce matin», déplore-t-il en sortant du centre d'examen «Mohamed Mada» sis à Alger. Inscrit en sciences de la nature, nouveaux programmes, il est sûr d'avoir raté l'épreuve de sciences. Très mature, il ne peste que contre sa propre personne. «Les deux sujets proposés étaient abordables. Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai paniqué et fait le mauvais choix de sujet», explique-t-il. Près de lui, Amine, petite frimousse, tête de premier de la classe, renchérit : «La plupart des sujets étaient abordables. Particulièrement pour les mathématiques», affirme-t-il sous le regard pesant de Mourad. Dans l'ensemble, les élèves n'ont relevé aucun fait marquant dans le déroulement des épreuves. Mis à part l'erreur de pagination sur le sujet de la langue anglaise, ou encore quelques sujets trop longs. Cela dit, le baccalauréat est un examen national. Dans chaque région, les candidats ont eu leur mot à dire. A Constantine, la session du baccalauréat 2008 n'aura pas été sans tache comme le voulait le ministère de l'Education nationale. Outre le chamboulement dans les sujets relatifs à la langue de Shakespeare, la langue de Molière a connu aussi une condensation dans la présentation des sujets, ce qui a donné du tournis à plus d'un candidat notamment de filière lettres. Quant à la branche scientifique, le désarroi était unanime chez la majorité des candidats approchés. «Les maths étaient difficile», rétorquent-ils. D'aucuns estiment que les matières à fort coefficient étaient épineuses. En dépit des assurances données par l'office des examens sur le traitement particulier «des copies de l'anglais», la crainte est affichée sur le visage des élèves et de leurs parents. Du côté de Aïn Defla, à part le changement climatique brusque ayant provoqué mardi une forte chute de pluie, les examens se sont bien déroulés, le dispositif de surveillance a été performant, et de l'aveu de certains candidats, les sujets dans les différentes filières étaient abordables, mais dans certaines matières, un peu longs. Quant aux candidats de Tlemcen, au nombre de plus de 14 000, ils ont été troublés par l'épreuve d'anglais. La philosophie a créé l'anarchie. Le reste, selon certains candidats, était abordable dans son ensemble. Impressionné, le candidat se sentait absent, le stress et le trac aidant. Bon nombre ont vu leur rêve brisé. Malgré une préparation sérieuse, la fatigue, devant des sujets un peu délicats, a fait perdre leurs moyens à certains candidats. Les épreuves du baccalauréat ont été marquées par un sentiment d'inachevé chez la majeure partie des candidats à Oran. Dans certains centres, ils n'ont eu de cesse de répéter que «certains sujets n'ont pas été enseignés dans le programme». Comme c'est le cas pour les mathématiques. Pour la philosophie, contrairement aux promesses, il n'y a eu qu'un seul sujet. Les épreuves d'histoire et de géographie ont également été qualifiées de difficiles. Les autres matières ont été diversement appréciées, mais restent accessibles pour un grand nombre de candidats. Dans l'ensemble, donc, les épreuves du bac se sont déroulées sans incident majeur. Mis à part quelques erreurs d'imprimerie, rien de particulier n'a été signalé. Le travail des surveillants et des candidats fini, commence celui des correcteurs, qu'élèves et parents souhaitent indulgents. Mais cela est une autre histoire dont l'épilogue sera connu le 10 juillet prochain.