Photo : S. Zoheir Par Karima Mokrani Les choses se présentent plutôt bien pour un examen aussi décisif que le baccalauréat. Les candidats affichent une attitude amusée, voire insouciante. Au lycée Emir Abdelkader, dans la commune de Bab El Oued à Alger, il n'était pas encore 10 h 30, hier, premier jour de l'examen, lorsque de nombreux candidats avaient remis leurs copies et quitté les classes, l'air satisfait et joyeux. Les escaliers grouillent de garçons et de filles, accrochés à des téléphones portables qui annoncent de bonnes nouvelles aux parents. «Normalement, j'ai bien travaillé», «ça s'est bien passé», «le sujet est abordable», «j'ai choisi le texte»… des propos qui doivent rassurer les candidats eux-mêmes, avant les parents. Les commentaires concernent l'épreuve d'arabe, la première de la journée. La même pour les filières lettres, gestion et mathématiques techniques. Bien évidemment, les sujets diffèrent et, avec eux, la durée d'examen mais l'appréciation semble être la même pour toutes les filières. En somme, si l'on en croit les dires des candidats, les sujets étaient clairs et les questions à la portée de tous. Ni questions pièges ni sujets sortant du programme de l'année. Et c'est tant mieux pour avoir la force nécessaire pour affronter le reste des épreuves. Celles-là semblent être plus difficiles et parfois même plus importantes. «J'ai bien travaillé en épreuve d'arabe mais j'ai peur de celle d'anglais», lance Souhila, quelque peu inquiète. Souhila est dans la filière lettres, spécialité langues étrangères. L'épreuve d'arabe a donc son importance mais elle la préoccupe moins que l'anglais, cette deuxième épreuve de la journée. «Moi qui suis nul en arabe, je pense que j'ai bien travaillé», affirme Nabil, qui passe son examen en candidat libre. Le jeune homme avait abandonné ses études en 2ème année secondaire, «particulièrement à cause de l'arabe». Aujourd'hui, il travaille dans un garage de lavage de voitures. En même temps, il poursuit ses études, dans l'espoir d'arracher ce ticket pour l'université, malgré son handicap (difficulté à assimiler les cours d'arabe). Ouahab presse le pas pour rentrer chez lui. Il est dans la filière mathématiques techniques. L'arabe, ce n'était pas du tout difficile pour lui. Et, de toutes les façons, il y a plus important, selon ses dires. «Ce n'est pas maintenant que l'on peut juger… Il faut attendre les deux examens de mathématiques et de physique». A Bab El Oued, toujours au lycée Frantz Fanon, il y a moins d'ambiance. Des candidats, garçons et filles, affichent une certaine inquiétude. Les visages sont plutôt crispés. «C'est long», indique une jeune fille inscrite en filière philosophie. L'épreuve d'arabe compte beaucoup pour ces candidats du fait qu'elle est classée en coefficient 6. Qu'y a-t-il de difficile dans le sujet soumis à ces élèves ? Pas de réponse. Les questions étaient claires et sont contenues dans le programme de l'année scolaire. De plus, il y avait un choix à faire entre deux sujets pour une même épreuve… Le stress prend le dessus, sans raison apparente.