La convention signée entre la Cnep Banque et les OPGI pour le financement du logement de type promotionnel et du LSP devra contribuer à la dynamique du secteur de l'habitat. Les financements qu'aura à débloquer la banque publique permettront d'accélérer réellement la cadence de la réalisation des programmes de logements. Ce sont là les principaux objectifs de cet accord-cadre énumérés par Mohamed Tahar Boukhari, directeur des programmes de logements et de la promotion immobilière au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, dans un entretien accordé à notre quotidien. «La mise en œuvre de cette convention soulagera la grande masse des salariés éligibles au dispositif LSP. Grâce à cette convention, nous pouvons créer une dynamique au sein du secteur de l'habitat. Nous avons aussi démystifié le crédit, surtout que certains acquéreurs faisaient part de la difficulté d'accéder au financement bancaire», a tenu à nous faire savoir le directeur des programmes de logements et de la promotion immobilière au département de Noureddine Moussa. Afin d'accélérer les travaux des chantiers de construction, il a été constaté que le recours au financement bancaire est devenu indispensable. Beaucoup d'acquéreurs ne pouvaient pas constituer la somme exigée par les promoteurs, ce qui bloque réellement les projets LSP. Auparavant, les acquéreurs sollicitaient les guichets bancaires individuellement pour bénéficier de prêts immobiliers, et ce, pour honorer les échéances de paiement. Pour canaliser cette opération, il a été convenu que les bénéficiaires du logement LSP et promotionnel s'adressent désormais aux services des OPGI, qui eux se chargeront de contacter les agences de la Cnep Banque en soumettant les dossiers des acquéreurs. Une approche concrète C'est une approche concrète qui permet de lever des financements en temps réel et selon des procédures bien définies. La Cnep Banque tient compte de l'éligibilité de l'acquéreur, notamment le revenu mensuel et l'âge. Par le passé, le circuit n'était pas organisé. Les bénéficiaires tardaient à ramener l'apport personnel, même à travers le canal bancaire. Les projets connaissaient des retards à cause de ces contraintes. «S'il n'y a pas d'argent, il n'y aura pas de financement de projets», a confié notre interlocuteur, expliquant que le délai requis désormais pour donner une suite à une dossier a été ramené à un mois. La banque conventionnée affecte le prêt au profit du promoteur dans les deux cas de figure, vente sur plan ou vente d'un logement fini. Cette facilitation est à même de constituer un autre facteur de stimulation pour le promoteur, notamment dans le cas de l'Office de promotion et de gestion immobilières (OPGI). Lorsque l'acquéreur parvient à obtenir l'aide de la CNL (plafonnée à 700 000 dinars) et le crédit bancaire, il restera pour certains cas (ceux qui ne peuvent pas bénéficier d'un crédit à 100%) de ramener un apport initial. Une autre nouveauté à ce propos, les services de l'OPGI ont décidé d'échelonner cet apport en fonction des capacités de l'acquéreur. Ce qui est constitue un soulagement, surtout si le bénéficiaire devra honorer en une seule traite une somme de 800 000 dinars ou bien plus. S'agissant de la Cnep Banque, il faut dire que cette banque a réussi à développer un prêt immobilier concurrentiel avec des taux d'intérêt compétitifs et un financement pouvant atteindre le prix total du logement. Des conditions favorables au développement du logement LSP Le dispositif LSP bénéficie désormais d'un cadre institutionnel et procédural favorable. Ce segment de logement peut avoir un avenir prometteur, selon M. Boukhari, qui a souligné qu'en matière de réalisation, il s'adapte à toutes conditions climatiques et géographiques du pays. «Les architectures diffèrent d'une région à une autre. L'avantage de cette formule c'est les aides octroyées par l'Etat, notamment en matière d'abattement sur les frais du foncier (80%), ce qui est colossal, et l'aide directe par le biais de la CNL. Il faut savoir aussi que l'acquéreur deviendra propriétaire de son bien immobilier», a relevé par ailleurs le directeur des programmes de logements et de la promotion immobilière. Les logements LSP sont épargnés par le phénomène de la spéculation, à l'exemple du logement social locatif. L'incessibilité n'est possible qu'après une période réglementaire de dix ans, selon une disposition de la loi de finances de 2007. «Quoi qu'il en soit c'est un logement promotionnel aidé. Sans le soutien de l'Etat, il ne serait pas possible de réaliser ce programme», a argumenté notre interlocuteur au sujet de cette mesure. Il y a lieu de rappeler que les prix du logement LSP varient entre 2 et 2,8 millions de dinars selon la wilaya d'implantation. La convention-cadre signée avec la Cnep Banque peut être généralisée à d'autres établissements bancaires en activité sur la place d'Alger, selon le responsable du ministère de l'Habitat. Le choix de la Cnep Banque est justifié par son expérience en la matière.