Dans un contexte de recul de la production nationale et profitant de la baisse des prix des céréales sur le marché mondial, l'Algérie a acheté 400 000 tonnes de blé de la zone euro et particulièrement de France afin de reconstituer ses stocks stratégiques. Une commande qui intervient suite à un appel d'offres lancé par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), a indiqué vendredi l'agence de presse Reuters, qui cite des traders européens. Selon la même source, les prix négociés sont entre 180 et 181 dollars la tonne pour livraison en juin, coût et fret inclus. En fin de semaine dernière, les cours du blé ont baissé à Chicago sur fond de bonne météo aux Etats-Unis, les prix du soja ont légèrement décliné face à une actualité réduite et le marché du maïs s'est rééquilibré en hausse, ont rapporté des médias spécialisés. Le boisseau de blé pour mai, également le plus actif, valait 4,6025 dollars contre 4,7575 dollars auparavant (-3,26%). Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,6225 dollars, contre 3,5400 dollars en fin de semaine précédente (+2,33%). Le boisseau de soja pour mai, encore une fois le plus échangé, coûtait 9,1675 dollars contre 9,1825 dollars précédemment (-0,16%). Selon les premières prévisions de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), publiées jeudi dernier, la production mondiale de céréales devrait être importante en 2016, atteignant les 2521 millions de tonnes. La FAO note que cette production serait juste 0,2% de moins par rapport à l'année 2015, devenant ainsi le troisième meilleur rendement au monde jusqu'à présent. «Des stocks considérables et une demande peu soutenue à travers le monde indiquent des conditions du marché relativement stables pour les produits céréaliers de base pendant au moins une autre saison», souligne le dernier bulletin de la FAO sur l'offre et la demande de céréales. L'indice FAO des prix des produits alimentaires pour le mois de mars est dans l'ensemble en hausse de 1% par rapport à février 2016, tandis que le prix du sucre et les cotations sur l'huile de palme, qui continuent de grimper, sont largement compensés par la chute du prix des produits laitiers. Quant à l'indice FAO pour les prix des céréales, il a légèrement chuté en mars, une cinquième baisse mensuelle consécutive dans un contexte de perspectives pourtant favorables pour la nouvelle saison. «La baisse était beaucoup plus importante par rapport à l'année dernière, le sous-indice affichant une baisse de 13,1 par rapport au mois de mars 2015», note la FAO. Pour sa part, l'indice FAO des prix du sucre a augmenté de 17,1% par rapport à février 2016, atteignant son plus haut niveau depuis novembre 2014. Cette forte hausse s'explique principalement par les prévisions d'un déficit de production plus important lors de la campagne agricole en cours, mais a également mis en évidence une utilisation accrue du sucre brut pour la production d'éthanol au Brésil. L'indice FAO des prix des huiles végétales a également connu une forte hausse, s'établissant à 6,3% % depuis février. Les prix de l'huile de palme ont aussi connu une croissance importante suite à une sécheresse prolongée en Malaisie et en Indonésie, les principaux producteurs au monde. Les prix de l'huile de soja sont restés stables tandis que les prix des huiles de tournesol et de colza ont baissé. L'indice FAO des prix des produits laitiers a baissé de 8,2%, s'établissant à son plus bas niveau depuis 2009, du fait de l'effondrement des prix du beurre et du fromage.