La France connaît à son tour, comme plusieurs autres pays européens, une inflation annuelle négative, avec une baisse des prix à la consommation de 0,3% au mois de mai par rapport au même mois de l'année dernière, une tendance qui fait craindre la déflation en Europe. L'Institut national de la statistique (Insee), qui a annoncé ces chiffres hier, a souligné qu'il fallait remonter à 1957 pour retrouver une inflation annuelle négative en France. Plusieurs pays de la zone euro, comme l'Espagne et l'Irlande, connaissent déjà un taux d'inflation négatif depuis plusieurs mois, en raison principalement de la baisse des prix de l'énergie depuis l'été dernier mais aussi de la récession qui les frappe. Selon l'office européen des statistiques Eurostat, la zone euro a connu dans son ensemble une inflation nulle en mai par rapport au même mois de l'année dernière, après 0,6% en avril, soit le plus bas niveau depuis la création de la zone euro en 1999. Les économistes s'attendent à ce que la zone entière passe à l'inflation négative dès ce mois de juin, faisant ressurgir le spectre de la déflation, même si les dirigeants européens veulent croire que le continent sortira rapidement du marasme. La déflation, que le Japon a par exemple connue dans les années 1990, est un phénomène qui se traduit par une chute générale des prix, une baisse du chiffre d'affaires des entreprises, ce qui les oblige à réduire leurs coûts. «Dès lors, le chômage augmente, les salaires reculent, la consommation se replie, les entreprises ont encore plus de difficultés financières, d'où une nouvelle vague de licenciements et le cercle pernicieux continue», résume un économiste.