Synthèse de Salah Benreguia Les prix à la consommation ont enregistré une baisse en rythme annuel, pour la première fois depuis la création de la zone euro en 1999. En effet, durant le mois de juin écoulé, les prix à la consommation en zone euro ont enregistré un repli de 0,1% sur un an, selon les données de l'Office européen des statistiques Eurostat. Les mêmes statistiques, rapportent les agences de presse, précisent que les 16 pays constituant la zone euro ont enregistré, pour la première fois, une inflation négative (-0,1%), durant le mois juin écoulé, alors que ce taux était nul (0,0%). Les spécialistes en la matière, espérant que ce «passage» en territoire négatif soit d'une courte durée- afin d'éviter la déflation-, justifient cette situation par la baisse des prix de l'énergie depuis l'été dernier mais aussi de la crise économique. «Le point le plus bas pourrait déjà être atteint en juillet et le recul des prix à la consommation être ainsi un phénomène de courte durée», a estimé Rainer Guntermann, analyste de la banque allemande Commerzbank. Du côté de la Banque centrale européenne (BCE), il n'y a pas de quoi s'alarmer. Le risque de déflation à moyen terme est écarté. «La zone euro est loin d'une déflation généralisée même si l'inflation devrait rester négative durant une grande partie de l'été», a tempéré, la semaine dernière l'Italien Lorenzo Bini Smaghi, membre de son directoire. Cependant, certains économistes se sont montrés pessimistes à ce sujet. «Il y a beaucoup de raisons de croire que le recul annuel de 0,1% en juin est juste le début d'une tendance à la baisse. A ce stade, nous nous attendons à des taux d'inflation négatifs pour les six prochains mois environ», croit Daniele Antonucci, de Capital Economics. «Avec une réponse de politique économique plus timide qu'ailleurs, le risque est que la zone euro puisse au bout du compte entrer dans une période de déflation plus prolongée et préjudiciable», plaide la même source, qui juge ce risque «très réel». Pis, la déflation est jugée très dangereuse par les économistes. Elle décourage l'investissement des entreprises, tentées aussi de répercuter la baisse des prix sur les salaires, tandis que les consommateurs diffèrent leurs achats, en attendant que les prix baissent encore plus. Toujours au chapitre des faits inédits, l'économie britannique subit sa pire récession depuis 1958. En effet, le royaume de son altesse est plongé dans une récession économique encore plus profonde qu'on ne le pensait jusqu'ici. Des nouvelles statistiques ont montré hier, qu'elle avait subi au début de l'année sa pire contraction trimestrielle depuis plus d'un demi-siècle. «Le produit intérieur brut [PIB] du Royaume-Uni s'est contracté de 2,4% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent», a précisé l'Office des statistiques nationales (ONS), dans sa troisième et dernière estimation des comptes nationaux du premier trimestre. «C'est la plus forte contraction depuis le deuxième trimestre 1958», a souligné cet institut, qui estimait auparavant la chute du PIB à 1,9%.