L'inflation reste forte partout dans le monde, dans les pays riches comme dans les pays émergents, en raison de l'envolée des cours des matières premières, même si une accalmie est peut-être en vue. La hausse de 3,6% des prix à la consommation en France en juillet n'est pas une exception et est même souvent dépassée ailleurs. ?galement publiée hier, l'inflation britannique est au plus haut depuis seize ans, à 4,4%. Dans la zone euro, la hausse des prix a plus que doublé en un an pour atteindre le record de 4,1% en juillet, alors que la Banque centrale européenne cherche à la maintenir à moins de 2%. L'inflation est au plus haut depuis douze ans en Italie (4,1%) et depuis onze ans en Espagne (5,3%). En Allemagne, la hausse est plus modérée (3,3%) mais il faut remonter jusqu'en 1993 pour retrouver un tel chiffre. Le reste de l'Europe n'est pas épargné : +4,3% en Norvège, +4% au Danemark, la hausse la plus rapide depuis 1989. L'envolée des prix est encore plus rapide en Europe de l'Est : +6,7% en République tchèque, +9% en Roumanie, +14,4% en Bulgarie, soit le taux le plus élevé pour juillet depuis l'hyperinflation de 1996-97. Aux ?tats-Unis, les prix à la consommation progressent de 5%, ce qui empêche la Réserve fédérale de baisser plus ses taux d'intérêt pour soulager l'économie au bord de la récession. Même le Japon, qui a longtemps souffert de la déflation, réfléchit à des mesures d'urgence pour contrer la valse des étiquettes, au plus haut depuis dix ans à 1,9%. En Inde, on craint un resserrement monétaire pour dompter une inflation annuelle qui atteint 12%. L'accélération est spectaculaire dans certains pays en développement comme l'?gypte (+23%) ou la Thaïlande (+27%), où elle déclenche des mouvements sociaux. En Algérie, la loi des finances complémentaire pour 2008 prévoit un taux d'inflation de 3,5% sur l'année, soit un demi-point de plus que celui retenu dans le cadre de la loi des finances initiale (3%). Une accalmie est toutefois peut-être en vue. En Chine, la hausse des prix décélère depuis trois mois, même si elle reste élevée à 6,3% sur un an. La baisse récente du pétrole pourrait calmer durablement les pressions inflationnistes mondiales. Le prix du baril a plongé de trente-cinq dollars en un mois à environ cent onze dollars le baril hier et les matières agricoles suivent la même tendance. Si ce repli se confirme, il ne faut toutefois pas attendre une normalisation avant la fin de l'année, estiment les analystes.