La question du coût de la non-intégration nord-africaine se pose depuis des années. La réponse pourrait être connue ce 1er mai à Alger, à l'occasion d'un colloque international sur cette problématique, animé par des experts internationaux invités par le RCD. Ce parti très occupé ces derniers temps par les questions politiques, engagé qu'il est dans l'Instance de l'opposition qui milite pour une transition démocratique, s'intéresse de près à cette question fondamentale. «Nous avons décidé d'organiser, à l'occasion du 1er Mai, un colloque impliquant des spécialistes ayant travaillé sur «le coût de la non-intégration nord-africaine», «les solutions à court terme face à la crise financière» et «la transition de l'économie de la rente à la production» en vue de resituer les enjeux stratégiques dans leurs exigences et implications locale, nationale et régionale», informe le parti de Mohcine Belabbas dans un communiqué. Cette rencontre intervient dans un contexte particulier pour la région, confrontée à de multiples défis. La question du Sahara occidental qui a souvent été une source de tensions entre Alger et Rabat. La fermeture des frontières entre les deux pays, la crise sécuritaire sans précédent en Libye et l'entêtement des dirigeants des pays de cette région à refuser d'aller dans le sens de la construction d'un ensemble géographique uni compromettent le projet de construction d'une Afrique du Nord forte et aggravent le coût de cette non-intégration. D'où l'importance du thème choisi par le RCD qui a convié des experts tunisiens et marocains pour débattre de la question. La conférence sur «Le coût de la non-intégration nord-africaine» sera animée par des spécialistes aux CV bardés. Il s'agit de Samy Oussedik, fondateur d'Algiers Investment Partnership (AIP) et président fondateur du Cercle Ptolémée, de Lahcen Oulhadj, docteur d'Etat en économie, professeur de sciences économiques à Rabat, président de commission permanente au Conseil économique social et environnemental, membre du CA du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques et d'Aram Belhadj, docteur en sciences économiques de l'université d'Orléans, actuellement enseignant à la faculté des sciences économiques et de gestion de Nabeul (université de Carthage) en Tunisie, et chercheur associé au laboratoire d'économie d'Orléans en France. En décidant d'organiser ce colloque, le RCD s'est dit «convaincu que seule une approche géostratégique dépassant les contraintes conjoncturelles et dogmatiques pourrait inspirer l'émancipation économique et sociale de notre région». «Nous sommes persuadés que le renouvellement de la pensée économique nécessite un débat associant des cadres politiques, des opérateurs socio-économiques, des syndicalistes et des universitaires. Cela garantira l'élaboration d'une offre politique ouvrant la réflexion sur des alternatives démocratiques qui appellent innovation conceptuelle, reconfiguration des cadres relationnels et réadaptation des partenariats», explique le parti dans son communiqué. Le RCD a fait du libre débat et de l'échange argumenté, une nécessité pédagogique à laquelle est tenue de s'accoutumer la classe politique. Fidèle à cette tradition, invité pour la même occasion, le spécialiste en économie, Abdelhak Lamiri, donnera une conférence autour du thème «Transition économique ou le passage d'une économie de rente à une économie de production». Ali Benouari, ancien ministre délégué au Trésor, animera une autre conférence où il répondra à la question «Quelles solutions à court terme à la crise financière ?». Après la conférence du MSP sur l'éducation et ce colloque du RCD, le patron du FLN accusera-t-il encore les partis de l'opposition de ne s'intéresser qu'au poste du Président ?