Le Sahara occidental, la Libye et la Syrie ont été au cœur d'une intervention hier du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, invité de la Radio Chaîne III. Le ministre algérien saisira cette occasion pour rappeler d'emblée les positions de principe de l'Algérie vis-à-vis, d'abord, de la question sahraouie. «La position de l'Algérie est constante. Elle est celle de la communauté internationale depuis l'inscription de cette question sur la liste des Nations unies en 1963», a-t-il déclaré, tout en se félicitant de la dernière résolution, 2285 (2016) adoptée par l'ONU sur le Sahara occidental et qui prolonge jusqu'au 30 avril 2017 le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Messahel a estimé à ce titre que «cette résolution se confond avec la position de l'Algérie». Il s'agit, selon lui, «d'une question de décolonisation». C'est là, dit-il, un processus qu'il faudra parachever, d'autant plus que les Nations unies ont la responsabilité de conduire ce processus dans ce territoire. Le ministre algérien a souligné, en outre, que «la détermination du statut définitif de ce territoire relève tout naturellement du principe d'autodétermination et que l'ONU, qui a identifié le Maroc et le Front Polisario comme parties impliquées dans ce conflit, les appelle à la négociation». Abdelkader Messahel a estimé, en outre, que la solution réside dans l'organisation d'un référendum pour le peuple sahraoui. «L'organisation de ce référendum permettra au peuple sahraoui de s'exprimer librement sur le devenir de son territoire», a-t-il dit tout en rappelant que ce n'est ni à l'Algérie, ni au Maroc, ni aux Etats-Unis, ni à la France, ni au Conseil de sécurité d'en décider. C'est un droit inaliénable d'un peuple d'un territoire qui s'appelle le Sahara occidental. Un territoire non autonome», affirmera-t-il encore. L'Algérie, ajoute-t-il, joue le rôle facilitateur pour l'application des résolutions des Nations unies en faveur du processus de décolonisation au Sahara occidental. Le ministre algérien s'étalera ensuite sur les derniers développements en Syrie. A ce sujet, il dira que «la réconciliation nationale intersyrienne est une alternative pour cesser le bain de sang dans ce pays». Messahel est revenu sur sa dernière visite à Damas, la semaine dernière, en déclarant que cette dernière visait à expliquer l'expérience algérienne et la mise en application de la réconciliation nationale en matière de «déradicalisation qui est devenue aujourd'hui une pratique algérienne», a-t-il dit. La position algérienne vis-à-vis de cette crise demeure claire et constante, enchaîne-t-il. «Depuis le début de la crise en Syrie en 2011, l'Algérie soutient le dialogue inclusif intersyrien en vue de trouver une solution à la crise», a-t-il observé tout en affirmant que «la solution demeure entre les mains des Syriens, loin de toute ingérence étrangère». Idem pour ce qui est de la crise en Libye. Là encore, le ministre algérien mettra en relief l'attachement de l'Algérie au principe de non-intervention dans les affaires des autres Etats. Ce qui n'empêche en aucun cas, souligne-t-il, l'Algérie d'œuvrer pour la recherche de solutions pacifiques et politiques en vue du règlement de la crise libyenne. Messahel a relevé que l'Algérie n'a eu de cesse de rester mobilisée en faveur d'une solution politique au conflit et de la création d'un gouvernement d'union nationale qui a fini par prendre forme.