Intérêts économiques, dites-vous ? L'heure est actuellement au repos. La relance de l'activité qui devait être basée sur l'effort et les valeurs nobles du travail peut bien attendre, du moins jusqu'à la prochaine rentrée sociale. En effet, dans un contexte de crise économique où les appels à attirer des investissements pour sortir des griffes de la dépendance aux hydrocarbures sont de plus en plus criants, les espaces censés accueillir des manifestations qui mèneraient vers la conclusion de projets concrets seront en stand-by pendant pas moins de… trois mois et demi. De fin mai à la mi-septembre, le programme officiel des manifestations de la Société algérienne des foires et manifestations (Safex), publié sur son site internet, ne prévoit aucun événement économique. Mais avant cette «date buttoir», notamment tout au long du mois en cours, pas moins de sept manifestations, dont la 49e Foire internationale d'Alger (FIA) ont été programmées. Pour ainsi dire, le programme est tellement chargé qu'il arrive que trois ou quatre salons se déroulent dans la même période, preuve qu'on a hâte de tout bâcler avant Ramadhan et la période estivale, quitte à sacrifier des centaines de contrats et de joint-ventures entre compagnies nationales et avec des groupes internationaux qui pourraient découler de rencontres B to B. En jetant un coup d'œil sur le planning des manifestations de la Safex, on se rend compte, par exemple, qu'entre les 14 et 18 mai, un total de quatre salons, dont trois à caractère international, sont programmés. Il s'agit du Salon international de la sous-traitance (Algest), du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev), du Salon international de zootechnie et du Salon national de l'emploi (Salem). Si le programme de la Safex a été pris pour exemple pour illustrer un état de fait, où toutes les excuses sont bonnes pour ne pas travailler, les autres institutions ou secteurs ne font pas mieux. Car les exemples les plus édifiants viennent des secteurs publics les plus budgétivores à l'instar de ceux de l'Education et de la Santé. Les examens du baccalauréat et autres épreuves des différents cycles qui ont été avancés pour ne pas avoir à les passer au mois de Ramadhan témoignent de «l'ingéniosité» des Algériens à trouver des «solutions» pour ne pas se creuser les méninges, surtout en période de jeûne et de chaleur. Plus grave encore, sous prétexte de grandes chaleurs et de risques d'infection, il est hors de question de se faire opérer en été. Exit les opérations chirurgicales. Des patients se retrouvant, de surcroît, dans les services des urgences se sont plaints de ne pas être pris en charge pour cause de manque d'effectifs. Pourtant, des sociologues attestent qu'aucune étude n'a montré que certains peuples portent en eux les gênes du refus de travail ou de la paresse. L'origine de tels comportements, il faudrait les chercher dans l'assistanat auquel l'Algérien a été habitué des années durant. La rente pétrolière et la politique du «plein emploi», pratiquée dans les années 1970-80, a fait que plusieurs travailleurs occupent un poste où en réalité un seul ou deux suffisent. La chute, ces dernières années, du cours du brut et le rétrécissement des recettes de l'Etat font dire à des experts économiques que la politique des subventions tous azimuts sera revue par les pouvoirs publics. C'est à ce moment-là que les Algériens seront «contraints» de véritablement se retrousser les manches.