Après avoir tablé, en janvier, sur une croissance de 3,9% pour 2016, la Banque mondiale a revu à la baisse cette prévision à 3,4%. Mais, la croissance économique restera soutenue grâce à la solidité des secteurs gazier et hors hydrocarbures, selon les pronostics de la Banque mondiale (BM) dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié mardi dernier. Bien que les prévisions de croissance soient meilleures que celles de 2015 (2,9%), l'Algérie est placée en 7e position dans la région Moyen-Orient - Afrique du Nord (Mena). En revanche, à plus long terme, la croissance du PIB algérien devrait légèrement baisser tout en restant à des niveaux appréciables. La BM prévoit, en effet, une croissance de 3,1% en 2017, avant de dégringoler à 2,7% en 2018. L'Algérie fait également face, au même titre que la plupart des pays exportateurs de pétrole, à une situation budgétaire compliquée. L'institution financière évoque, en effet, un déficit pour la balance du compte courant aussi bien pour le budget que la balance des paiements. C'est le cas également dans de nombreux pays de la zone Mena. Les réserves de change ont fondu rapidement, selon la BM, sans toutefois donner d'indications chiffrées. Elle évoque, en revanche, l'utilisation accrue des réserves de change en raison de l'inflation, de la dévaluation des monnaies et du financement des déficits fiscaux. L'institution explique que les difficultés budgétaires sont entraînées par le niveau des dépenses et la baisse des taux des recettes. L'Algérie a, en effet, besoin d'un baril à près de 100 dollars pour atteindre l'équilibre, selon un graphique publié par la BM, qui table cependant sur un baril de pétrole aux alentours de 50 dollars. Par ailleurs, l'institution financière a ramené ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 à 2,4%, par rapport aux 2,9% annoncés en janvier. Cette décision s'explique par les taux de croissance anémiques enregistrés dans les économies avancées, la faiblesse persistante des prix des produits de base, l'atonie du commerce mondial et la diminution des flux de capitaux, a expliqué l'institution. Impact des cours du pétrole Selon le rapport, les marchés émergents et les pays en développement exportateurs de produits de base ont du mal à s'adapter à la faiblesse des cours du pétrole et d'autres produits essentiels, ce qui explique cette révision à la baisse. La marge de progression escomptée dans ces économies est d'à peine 0,4% cette année, soit 1,2 point de pourcentage de moins que les chiffres annoncés en janvier. «Ce ralentissement démontre l'importante nécessité pour les pays d'appliquer des politiques qui favorisent la croissance économique et améliorent les conditions de vie des personnes vivant dans une pauvreté extrême», a commenté le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, cité dans le rapport. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la croissance devrait remonter légèrement à 2,9% en 2016, soit 1,1 point de pourcentage de moins qu'escompté en janvier dernier. Cette révision à la baisse s'explique par le fait que les cours du pétrole devraient continuer à pointer vers le bas durant l'année, à 41 dollars le baril en moyenne, a prévu la BM. Les marchés émergents et les économies en développement qui importent des produits de base sont plus résilients que les pays qui en exportent, même si les effets positifs de la baisse des prix des produits énergétiques et d'autres tardent à se matérialiser. Ces marchés et ces économies devraient afficher une croissance de 5,8% en 2016, soit un peu moins que les 5,9% estimés pour 2015 en raison d'une embellie de l'activité économique favorisée par la faiblesse des prix des produits énergétiques et une légère reprise dans les économies avancées.