L'institution de Bretton Woods relève que l'Algérie fait face à d'importants déficits jumeaux, tirant vers le bas le niveau des réserves de changes et les disponibilités du Fonds de régulation des recettes. La Banque mondiale (BM) a revu à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie algérienne en 2016. Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales publié mardi à Washington, la Banque mondiale, dont le métier est l'aide au développement, indique que l'économie algérienne devrait croître de 3,4% en 2016. En janvier dernier, la BM tablait sur un taux de croissance de 3,9%. L'institution de Bretton Woods a également révisé à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie algérienne pour les années 2017 et 2018. Pour l'année 2017, alors qu'elle tablait sur une croissance de 4% en janvier dernier, la BM a abaissé ses prévisions à 3,1%. La Banque mondiale a, par ailleurs, légèrement relevé ses projections de croissance pour l'Algérie en 2015 en estimant la progression du PIB à 2,9%, contre une prévision de 2,8% anticipée en janvier dernier. L'institution de Bretton Woods relève que l'Algérie fait face à d'importants déficits jumeaux, tirant vers le bas le niveau des réserves de changes et les disponibilités du Fonds de régulation des recettes. La BM estime qu'à moyen terme, les exportations et la baisse des recettes due aux faibles prix du pétrole soulignent l'urgence pour l'Algérie de diversifier son économie et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Le rapport relève que les politiques de consolidation budgétaire procyliques sont en cours dans la plupart des pays exportateurs de pétrole. La BM évoque la réduction de 9% des dépenses publiques en Algérie contre 14% en Arabie saoudite et 11% à Oman. L'institution de Bretton Woods note le début de mise en œuvre de la réforme des subventions aux prix de l'énergie en 2016, en Algérie. Selon les prévisions, le taux de croissance dans cette région devrait remonter légèrement à 2,9% en 2016, soit 1,1 point de pourcentage de moins qu'escompté en janvier dernier. Cette révision à la baisse s'explique par le fait que les cours du pétrole devraient continuer à pointer vers le bas durant l'année, à 41 dollars le baril en moyenne. La principale hypothèse qui sous-tend une légère amélioration de la croissance régionale en 2016 est la perspective d'une forte reprise en République islamique d'Iran après la levée des sanctions en janvier dernier. La remontée escomptée des prix moyens des produits pétroliers en 2017 devrait favoriser une relance de la croissance régionale, qui atteindrait 3,5% en 2017. Le rapport sur les perspectives pour l'économie mondiale souligne que les marchés émergents et les pays en développement exportateurs de produits de base ont du mal à s'adapter à la faiblesse des cours du pétrole et d'autres produits essentiels, ce qui explique la moitié de cette révision à la baisse. La marge de progression escomptée dans ces économies est d'à peine 0,4% cette année, soit 1,2 point de pourcentage de moins que les chiffres annoncés en janvier dernier. Du coup, la Banque mondiale ramène ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 à 2,4%, par rapport aux 2,9% annoncés en janvier dernier. Dans ce contexte de croissance anémique, l'économie mondiale est exposée à des risques majeurs comme une plus forte contraction des grands marchés émergents, une grande variabilité du climat des marchés financiers, la stagnation des économies avancées, une période plus longue que prévu de baisse de prix des produits de base, des menaces d'ordre géopolitiques dans différentes parties du monde et des inquiétudes autour de l'efficacité de la politique monétaire à stimuler davantage la croissance. Meziane Rabhi