Amar Ghoul n'a peur ni des critiques ni de la confrontation. Le désormais ancien ministre, nommé immédiatement sénateur au lendemain de son départ du gouvernement, où il a siégé pendant dix-sept ans, dit assumer la responsabilité de son bilan. «J'assume l'entière responsabilité de ce que j'ai fait, avec ses points positifs et négatifs, ses réalisations et ses échecs», a déclaré, hier, le président du parti Tajamou Amal Jazaïr (TAJ), lors d'une conférence de presse animée à Alger. Pour sa première sortie médiatique après le remaniement partiel du gouvernement, le nouveau sénateur au titre du tiers présidentiel a, tout en exprimant ses «remerciements et sa reconnaissance» au président Abdelaziz Bouteflika, «pour la confiance» qu'il a placée en lui durant sa longue carrière au sein de l'Exécutif, a lancé un défi à l'adresse de toute personne qui tenterait de l'attaquer sur son bilan. «Je suis prêt à débattre avec tout le monde», a soutenu Amar Ghoul, dont le nom avait été cité dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, avant d'être innocenté. Un projet qui a coûté la bagatelle de 13 milliards de dollars. Plus que ça, le président de TAJ promet de mettre à la disposition du peuple le bilan de son long passage au gouvernement. «Je présenterai prochainement à la nation le bilan de mes dix-sept ans de travail dans les secteurs de la pêche, des travaux publics, des transports et du tourisme», a-t-il dit, précisant qu'il le fera la «tête haute». Allant plus loin dans son défi, il promet de le faire «avec des chiffres et du concret». Et dans une allusion au scandale de corruption du «projet du siècle» auquel son nom avait été associé, Ghoul accuse certains d'avoir essayé de saboter ses réalisations. «Des parties ont voulu, dans le cadre d'une guerre de clans, d'une guerre politicienne et d'actes de bassesse, de faire barrage à notre parcours et de le ternir», a lâché l'ancien ministre sans plus de détails. Pour lui, sa «nomination immédiate en tant que sénateur, -chose qu'il a confirmé d'ailleurs au cours de la conférence-, est un message fort de la grande confiance continue et profonde que le président a placée (en lui)». A ces distinction et confiance, l'ancien ministre promet «fidélité et loyauté». Maintenant qu'il est sorti du gouvernement, Amar Ghoul, qui n'y voit qu'«un simple changement de mission de l'appareil exécutif vers l'appareil législatif», affirme qu'il «continuera à soutenir le programme du président de la République». Son nouveau statut, estime-t-il, lui permettra «de se consacrer un peu plus aux affaires du parti». Le TAJ, ajoute encore Ghoul, «est prêt à jouer les premiers rôles lors des prochaines échéances». Allusion aux élections législatives de 2017. Le président du parti, qui voit déjà grand, soutient que «tous les éléments ainsi que la mobilisation de la base militante font que nous cueillerons les fruits des efforts lors des prochaines joutes». Plus confiant dans son discours, il dira même que «TAJ sera un numéro important dans la carte politique à venir». Le conférencier a, par ailleurs, rappelé «la disponibilité» de son parti à dialoguer avec les auteurs de toutes les initiatives, même de ceux de l'opposition» à condition qu'elles (initiatives) soient «dans l'intérêt de la patrie».