Alors que la mise en œuvre de l'accord de paix au Mali traîne en longueur, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, se rendra demain à Bamako pour tenter de relancer le processus. Sur place, Lamamra coprésidera, avec son homologue malien Abdoulaye Diop, la 11e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien pour le Nord-Mali, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public hier, qui notera d'ailleurs que «la tenue de cette session coïncidera avec le 1er anniversaire du parachèvement de la signature de l'Accord de paix et de réconciliation pour le Mali, issu du processus d'Alger». Lamamra se réunira à cette occasion avec les membres du Comité de suivi de l'Accord (CSA), «en vue d'évaluer l'état d'avancement dans la mise en œuvre de cet Accord et d'identifier les moyens de dynamiser le processus», expliquera la même source. Un processus freiné, faut-il le rappeler, par une situation sécuritaire toujours tendue et pour une partie des rebelles maliens, par «le manque d'engagement de certains pays garants du processus», comme la France, avait accusé, il y a une semaine, un responsable du Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) qui répondait au ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui affirmait que cette organisation «complique le retour à la stabilité dans le nord du Mali par son ‘‘double jeu'' avec les djihadistes d'Ansar Dine». L'Union européenne, par la voie de sa Haute représentante aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a jugé vendredi «essentielle» l'accélération de la mise en œuvre de l'Accord et a plaidé pour le respect des engagements pris à cet égard». Outre l'aspect sécuritaire, la situation humanitaire est jugée aussi déplorable. Sur ce volet, l'Algérie coopère étroitement avec le Mali dans un cadre bilatéral notamment pour le développement des régions frontalières. Lors de sa visite de deux jours, le chef de la diplomatie algérienne sera d'ailleurs reçu par les hauts responsables maliens avec lesquels il évaluera les relations de coopération entre les deux pays, à la lumière des orientations du président Abdelaziz Bouteflika et de son homologue malien El Hadj Ibrahim Boubacar Keita, note encore le communiqué du ministère. Mercredi, Lamamra se rendra à Windhoek (Namibie) où il prendra part aux travaux du Comité ministériel chargé du suivi de la mise en œuvre de l'agenda 2063 de l'Union africaine (UA), explique-t-on encore. A Windhoek, Lamamra aura des entretiens avec ses homologues des Etats membres du Comité ainsi qu'avec les hauts dirigeants namibiens sur la coopération bilatérale et les questions politiques d'intérêt commun, précise la même source. Créé en 2013, par décision de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, le Comité ministériel chargé du suivi de la mise en œuvre de l'agenda 2063 de l'UA a pour mandat de veiller à la mise en œuvre des différentes décisions des instances politiques de l'UA en matière de promotion de la paix, de la sécurité, du développement et de l'unité du continent, conformément aux axes stratégiques identifiés par l'agenda 2063. Cette rencontre sera donc l'occasion pour Lamamra de réitérer les principes de la diplomatie algérienne et son engagement dans la résolution des conflits. Les crises malienne et libyenne, tout comme la lutte contre le terrorisme, seront à coup sûr au cœur des débats.