Le déficit budgétaire en 2015 a été très important. Il a atteint les 3266,1 milliards DA, selon les chiffres fournis hier par le ministère des Finances. C'est moins que celui prévu par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances qui est de 4173,3 mds DA. Mais, la question demeure posée : comment a-t-on fait pour le réduire ? En effet, lors de l'élaboration de la loi de finances 2015, le gouvernement s'attendait à des recettes de 4684,6 milliards de dinars et des dépenses de 8858,1 mds DA. Ce qui devait engendrer un déficit de 4173,3 mds de dinars. Mais, les chiffres fournis hier par le ministère des Finances, par le biais de l'APS, ont confirmé que les dépenses prévisionnelles n'ont pas été effectuées comme il a été convenu. Pour les recettes, on apprend que 4480,2 mds DA ont été encaissés en 2015 dont la fiscalité pétrolière représente 1722,94 mds DA. Quant aux dépenses, l'Etat a décaissé près de 4592 mds DA pour le budget de fonctionnement, alors que le montant prévisionnel a été fixé à 4972,27 mds DA dans la LFC. Quant aux dépenses d'équipement, elles ont atteint les 3154,3 mds DA, tandis que les projections s'attendaient à des dépenses de l'ordre de 3781,4, ce qui donne un taux de réalisation de 83,4%. Globalement, l'Etat a dépensé 7746,3 milliards DA durant l'année 2015. C'est l'équivalent de la somme de 1111,8 milliards de dinars qui ont été économisés par rapport aux prévisions fixées auparavant. Dans le détail, le ministère des Finances a inventorié toutes les recettes budgétaires réalisées au compte du Trésor public durant l'année écoulée. On apprend que l'impôt sur le revenu global (IRG) des salariés a rapporté 580 milliards DA, tandis que l'IRG sur les autres revenus s'est chiffré à 86,2 mds DA. L'IRG sur salaires a représenté 25,37% des recettes fiscales ordinaires effectives budgétisées estimées à 2288,75 mds DA. Quant à l'impôt sur le revenu des sociétés (IBS), soumis au système déclaratif, il a rapporté au Trésor 334 mds DA. Le produit des impôts divers sur affaires (TVA, TIC...) s'est chiffré à 803,2 mds DA. La TVA imposée aux importations a généré 467 mds DA alors que celle imposée à la consommation intérieure a été de 265,3 mds DA. Le Trésor a, en outre, encaissé 54,8 mds DA en 2015 grâce à la Taxe intérieure sur la consommation (TIC) tandis que 81 mds DA ont été recouvrés au titre de l'enregistrement et des timbres. Les recettes douanières ont atteint 395,5 mds DA, alors que les recettes des Domaines ont été de 77 mds DA (contre 24,2 mds DA en 2014), en hausse de 320%. Concernant les dividendes de la Banque d'Algérie, ils ont alimenté le budget de l'Etat à hauteur de 88,7 mds DA en 2015 (contre 122,65 mds DA en 2014), en recul de 27%. Les dividendes budgétisés de Sonatrach ont été, quant à eux, de 100 mds DA en 2015. Le poids des salaires Quant aux dépenses, les rémunérations (salaires), pensions et allocations ont représenté 36% du budget de l'Etat avec 1665 mds DA en 2015. Les rentes d'accidents de travail ont coûté 93,7 mds DA, les charges sociales 355,7 mds DA, les pensions aux moudjahidine 211 mds DA. Les subventions aux hôpitaux et aux établissements publics administratifs ont été respectivement de 316,3 mds DA et de 413,6 mds DA. Les transferts sociaux ont été de 145,3 mds DA en 2015 (allocations familiales et dispositif de l'emploi des jeunes). Près de 43 mds DA ont été dépensés par le Trésor public au titre des bonifications des taux d'intérêt bancaires (contre 129 mds DA en 2014), soit une baisse de 67% en un an. L'Etat a également dépensé 42,53 mds DA pour le paiement du service de la dette publique (contre 37,8 mds DA en 2014). Les actions éducatives et culturelles ont, par ailleurs, consommé une enveloppe budgétaire de 34,6 mds DA (contre 33,2 mds DA).