La Tunisie compte sur le réseau d'interconnexion électrique qui la lie à l'Algérie pour passer un été au frais. On n'est bons voisins que lorsque chacun peut compter sur l'autre dans les moments difficiles. Ce principe sacro-saint est appliqué par l'Algérie même lorsqu'elle-même se retrouve dans une situation difficile. C'est en effet le cas dans le domaine d'approvisionnement en électricité pour lequel l'Algérie s'est engagée à fournir la Tunisie en temps de pic de consommation. En effet, la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) a signé avec son homologue tunisienne, la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg), des accords commerciaux pour lui fournir 100 mégawatts qui seront utilisés en cas d'augmentation de la demande au cours de la saison du pic de la consommation, a indiqué hier à Rades (sud de la capitale) le PDG de la Steg, Amer Bchir, cité par l'agence Tunis Afrique Presse (TAP). A l'approche de l'été, les deux pays se retrouvent dans l'obligation de procéder à des coupures d'électricité par régions afin d'éviter un black-out total, comme cela s'est produit dans les années précédentes. Ainsi, la Tunisie compte surtout sur le réseau des interconnexions avec l'Algérie qui s'est renforcé ces dernières années. La mise en service du réseau électrique interconnecté reliant la Tunisie à l'Algérie avec une puissance de production estimée à 400 kilovolts (KV), est prévue pour prochainement. Les travaux d'interconnexion du côté tunisien ont été achevés, alors que du côté algérien, ils sont toujours en cours. Car à défaut d'un investissement coûteux dans le domaine de la production électrique, la Tunisie compte sur les importations pour combler le déficit en cette énergie, notamment lorsque le thermomètre affiche, comme en Algérie, des valeurs égales ou supérieures à 40 degrés. Si la Tunisie souffre par périodes de pannes d'électricité, l'Algérie, qui est pourtant un grand producteur d'énergie, n'est pas à l'abri. Depuis 2011, de fréquentes coupures d'électricités sont enregistrées. Des pics de consommation ont d'ailleurs dépassé le record historique de 10 gigawatts. Pour pallier cette situation qui a fait sortir dans la rue les populations de certaines localités, le groupe public Sonelgaz avait consacré environ 400 milliards DA (plus de 5 milliards de dollars) pour soutenir le réseau de production, de transport et de distribution de l'électricité au niveau national et réussi à venir à bout des fréquentes coupures d'électricité enregistrées durant la saison estivale. L'autre alternative engagée par Sonelgaz est la mise en place d'un système d'interconnexion maghrébine qui lie l'Algérie à la Tunisie et au Maroc, et des projets de liaison avec la Libye.