La falsification de documents officiels prend des proportions alarmantes. Les poursuites judiciaires engagées contre des falsificateurs ne rendent compte que d'une minorité de personnes impliquées. Les maux qui rongent notre société constituent une chaîne concomitante. La pauvreté est étroitement liée au chômage. La lutte contre le chômage n'est pas aisée dans la mesure où les entreprises exigent de la main-d'œuvre qualifiée. Les chômeurs qui n'ont aucun niveau d'instruction recourent à la falsification de diplômes et de certificats afin de s'assurer un poste d'emploi. Les corrupteurs tirent profit de ces situations chaotiques, en s'enrichissant au détriment de ces malheureuses personnes. Pour décrocher un poste de travail, un père de famille a procédé à la falsification d'un certificat de scolarité de septième année. Le poste qu'il visait exigeait le niveau moyen. Cet homme qui s'était trouvé entre le marteau et l'enclume, n'avait pas d'autres solutions que le recours à la falsification. Son intention était pourtant bonne. Le certificat ne devait être utilisé que pour obtenir cet emploi, longtemps espéré. Mais la fin ne justifie pas toujours les moyens. Aussitôt le dossier entre les mains de la personne concernée, le document falsifié a été repéré. L'auteur a été poursuivi en justice. Lors de l'audience, l'inculpé qui a reconnu son acte l'a justifié par la dure situation financière qu'il traverse. «Je suis vraiment désolé. Je sais que la falsification de documents est interdite mais je n'ai pas trouvé un autre moyen pour subvenir aux besoins de ma famille composée de cinq membres. Je suis en chômage depuis des années», s'est-il défendu. «Mais les choses interdites sont interdites», a riposté le juge qui a demandé le nom de la personne qui lui a trafiqué le certificat et la somme d'argent qu'il a dû payer. L'inculpé qui s'est retrouvé face à une situation embarrassante a avoué avoir donné 1000 DA à la personne qui l'a aidé, mais il n'a pas cité son nom, sous prétexte qu'il ne le connaissait pas. La loi est très claire. Le fautif doit payer en dépit de sa situation sociale et des raisons qui l'ont poussé à commettre son acte. C'est pourquoi le procureur a requis 6 mois de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA contre l'inculpé. Le délibéré sera connu prochainement.