La suppression de la retraite anticipée continue de susciter la grogne des travailleurs, y compris ceux qui émargent au sein de l'UGTA, que l'on présente pourtant comme un syndicat proche du gouvernement. C'est le cas des travailleurs de l'Union locale, zone industrielle Aïssat-Idir dans la wilaya de Tizi Ouzou, affiliés à l'UGTA, qui sont montés au créneau pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «déni de droit et d'existence et d'attaque sans précédent» de la part des pouvoirs publics en décidant de réviser l'ordonnance 97-13 régissant la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge et d'imposer un code du travail que le syndicat qualifie de «toxique» pour les salariés. Dans une déclaration rendue publique lundi dernier, les syndicalistes affiliés à l'Union locale de la zone industrielle Aïssat-Idir tous secteurs confondus (mécanique et métallurgie, pétrochimie, hydraulique, bois, liège et matériaux de construction, textile et cuir, transports, administration et collectivités locales, santé publique, éducation nationale et formation professionnelle) affirment avoir saisi l'opportunité des travaux de la conférence de dégagement de congressistes aux assises du 13e congrès de l'Union de wilaya, tenu le 28 juin dernier au niveau de l'EHS Fernane- Hanafi de Oued Aissi, pour exprimer leur «total rejet» de la décision de la dernière tripartite concernant l'annulation du système de retraite en vigueur ,comme ils réfutent les arguments avancés par les pouvoirs publics pour faire passer cet acte qu'ils qualifient d'injuste. Et pour cause, lit-on dans la même déclaration, «si déséquilibre financier de la CNR il y a, c'est parce que la paresse et les solutions de facilité ont eu raison des structures de l'Etat ayant la charge de soustraire de l'emploi informel des millions de travailleurs non déclarés à la sécurité sociale et souvent sous-déclarés par celui qu'on appelle privé national et multinational». C'est pourquoi, ajoute l'Union locale, «les travailleurs, comme les syndicalistes, outrés par la confiscation abusive du droit acquis, sont désormais déterminés à ne pas se taire et se dresser en rempart contre toute tentative de remise en cause du système de retraite». Devant ce que ce syndicat qualifie de régression sociale, les travailleurs et les syndicalistes de l'Union locale zone industrielle Aissat-Idir expriment aussi leur inquiétude quant à «la volonté des pouvoirs publics d'imposer un code de travail restrictif, répressif, à substance antisociale, qui va hypothéquer tous les acquis arrachés et lever toute protection aux salariés». Car, ajoute le même syndicat, ce nouveau code du travail consacre la «généralisation du CDD et la précarité de l'emploi». Devant cette situation, les travailleurs et les syndicalistes de l'Union locale zone industrielle Aissat-Idir se disent «plus que jamais attachés aux principes fondamentaux de la glorieuse UGTA» et exigent de la Centrale syndicale de «réviser sa position et peser de tout son poids pour que l'ordre socioprofessionnel en vigueur ne soit pas compromis». Dans leur déclaration, les même syndicalistes se disent également déterminés à aller jusqu'au bout pour barrer la route à ce qu'ils qualifient «d'opportunistes qui essayent de s'emparer de droits acquis de haute lutte».