Les déficits enregistrés par le commerce extérieur de l'Algérie se suivent et se ressemblent. Après des résultats négatifs avec l'Union européenne, ou encore avec le reste du monde, les échanges commerciaux de l'Algérie ont été marqués par un déficit avec la Grande zone arabe de libre échange (Gzale). La principale raison de ce déficit, explique un rapport de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) rendu public hier, le recul des prix du pétrole, et ce, en dépit de l'augmentation des quantités vendues. Car contrairement à 2014 où la balance commerciale de l'Algérie a affiché un excédent de plus d'un milliard de dollars, l'année 2015 a été caractérisée par un déficit de 351 millions de dollars avec la Gzale, ce qui représente une baisse de 40% comparativement à une année auparavant, a précisé Algex, citée par l'agence APS. Fournissant plus de détails, le rapport explique que les exportations algériennes des hydrocarbures vers cette zone ont fortement baissé à 2,1 milliards de dollars en 2015 contre 3,5 milliards de dollars en 2014 (-40%) en dépit d'une augmentation importante des volumes vendus (+40%). Si les exportations des hydrocarbures vers la zone arabe ont chuté, la situation n'est pas meilleure pour les exportations hors hydrocarbures. Ces dernières ont également chuté de 52%, à 121 millions de dollars, en raison notamment d'une baisse de 70% des ventes de sucre à près de 48 millions de dollars. Moins de produits agro-alimentaires Représentant près de 60% des exportations hors gaz et pétrole vers la Gzale, les produits agricoles et agro-alimentaires ont reculé à 71,5 millions de dollars (-60%), sachant que le sucre en représente 67%, alors que le reste se compose essentiellement de dattes (5 millions de dollars), de truffes (4,2 millions de dollars), d'eaux minérales et gazéifiées (3,5 millions de dollars), de pâtes alimentaires (2,1 millions de dollars) et de yaourts (2,1 millions de dollars). Idem pour les produits industriels qui représentent 40% des exportations algériennes hors hydrocarbures. Ils représentent un montant de 49,4 millions de dollars (-35%) dont 18,8 millions de dollars d'exportation d'ammoniac. En termes de clients, 71,7% des exportations algériennes hors hydrocarbures vers la Gzale ont été destinées à la Tunisie, au Maroc, au Liban et à la Syrie. Ainsi, la Tunisie a été le premier client de l'Algérie en ayant absorbé 32% des exportations hors hydrocarbures globales algériennes vers la Gzale, soit une valeur de 39 millions de dollars dont 27% pour le sucre, 20% pour le verre plat, 8% pour les eaux minérales et gazéifiées, 8% pour les dérivés sulfonés et 5% pour les jus de fruits. Le Maroc a été le deuxième marché avec 18,3% des exportations hors hydrocarbures algériennes vers la Gzale, composées d'ammoniac (81%), de dattes (9%), de verre plat (3%) et de verre de sécurité (3%). Quant au Liban, il a drainé 11% des exportations algériennes hors hydrocarbures, suivi de la Syrie (10%) et de l'Arabie saoudite (5,6%). Les importations en baisse Les importations algériennes depuis cette zone ont légèrement baissé en 2015 en s'établissant à 2,5 milliards de dollars, contre 2,6 milliards de dollars en 2014, soit une baisse de 4,2%. Les produits industriels importés depuis la Gzale, d'une valeur de 2,3 milliards de dollars, ont reculé de 4% tels les transformateurs électriques, les fils et câbles électriques, le fil de cuivre, les médicaments et les matières plastiques. Pour les produits agricoles et agro-alimentaires, leur importation a baissé en passant à 274 millions de dollars contre 291 millions de dollars (-6%). Il s'agit essentiellement des légumes à cosses secs, tabacs, jus de fruits, graines d'épices, sucreries, légumes conservés et fruits secs. Les importations des produits de la pêche ont progressé de 2%, enregistrant une valeur de 9,8 millions de dollars en 2015 contre 9,6 millions de dollars en 2014. Durant l'année 2015, les principaux fournisseurs de l'Algérie au sein de la Gzale ont été l'Arabie saoudite (24% des importations algériennes), l'Egypte (19%), la Tunisie (17%), les Emirats arabes unis (13%) et le Maroc (8,3%). A rappeler que la création d'une Grande zone arabe de libre-échange avait été décidée par le Sommet arabe d'Amman en 2001. La Gzale prévoit la suppression totale des droits de douanes entre les pays signataires de l'accord, visant à dynamiser et à contribuer à l'augmentation des échanges commerciaux interarabes. Pour l'Algérie, le volume des échanges avec les pays de la Gzale, a représenté, en 2015, un montant de 4,8 milliards de dollars, soit seulement 4,2% de ses échanges à l'international.