Les routes algériennes sont des tombes à ciel ouvert. Et pour cause, durant les six premiers mois de l'année en cours, nos routes ont enregistré 14 263 accidents ayant causé la mort de 1919 personnes et 21 290 blessés. Des chiffres qui donnent le tournis ! Les routes algériennes ne cessent de faire des victimes chaque jour, chaque heure et chaque minute qui passe. Des accidents de la route sont signalés dans les quatre coins du pays, souvent mortels, causés malheureusement par le comportement irresponsable des conducteurs. Selon un bilan présenté hier par le Centre national de prévention et de sécurité routière, les causes des accidents sont souvent liées au non-respect du code de la route, l'excès de vitesse (24% des cas), refus de priorité, portable au volant (10,18% des cas)... Dans le classement par wilayas, Laghouat est premières avec 79 morts, suivie de Sétif et M'sila (75 morts). Ces accidents sont causés dans 35% des cas par des jeunes âgées entre 18 et 29 ans. «Les titulaires d'un permis de conduire de moins de 5 ans causent 55% des accidents par an», a précisé le commissaire divisionnaire Naït El Hocine, chargé de la prévention routière à la DGSN. S'exprimant au cours d'une conférence de presse au Palais de la culture (Alger), dédiée au lancement d'une campagne de sensibilisation contre les dangers de la route, Naït El Hocine a pointé du doigt la formation des auto-écoles. «La formation est orientée beaucoup plus vers la réussite de l'examen que la maîtrise de la conduite», a estimé l'intervenant, ajoutant que «les candidats cherchent seulement un document pour rouler librement». Il est longuement revenu sur le programme national de sécurité routière, citant la directive n°16/012 du 14 juin 2016 qui instruit les walis de procéder à l'institution d'un groupe intersectoriel de sécurité routière au niveau de chaque wilaya. Cette instruction a également permis de doter le Centre national de prévention et de sécurité routière, pour la première fois depuis sa création, d'un représentant au niveau national. Il a également évoqué le projet de révision du code de la route adopté récemment par le Conseil du gouvernement qui a permis d'augmenter la valeur des amendes aux infractions à l'origine des accidents, notamment ceux classés au 4e degré. Fixée initialement à 4000 DA, l'amende a été portée entre 5000 et 7000 DA, a-t-il précisé. Surveillance automatisée des routes Selon le représentant de la DGSN, les accidents de la route coûtent à l'Etat 100 milliards de dinars par an. «La moyenne des accidents de la route avoisine les 4000 morts/an, coûtant à l'Etat 100 milliards de dinars», ce qui exige «l'introduction de nouvelles dispositions dans le code de la route, notamment l'augmentation des amendes forfaitaires aux infractions de la route à l'origine des accidents de la circulation et la mise en place du permis à points», a-t-il expliqué. Cependant, le permis à points est une mesure qui ne peut être appliquée dans l'immédiat. Et pour cause, l'Algérie ne dispose pas d'un fichier national des permis de conduire et celui des infractions au code de la route. «Un important travail est en train de se faire auprès du ministère de l'Intérieur pour mettre en place ce fichier», a-t-il fait savoir. Le permis à points permettra de mettre fin aux retraits systématiques des permis tant décriés par les citoyens. Les mauvais conducteurs se verront retirer des points selon la nature des infractions commises. Cela dit, le retrait restera en vigueur en cas d'épuisement de la totalité des points. Celui-ci devra patienter six mois, à compter de la date de l'annulation de son permis, pour se réinscrire dans une auto-école pour en décrocher un nouveau. Naït El Hocine appelle par ailleurs à la mise en place d'un système automatisé pour contrôler 24h/24 le trafic routier et «stopper définitivement l'hécatombe».