En l'espace de quelques jours seulement, deux avions, l'un en partance, l'autre en provenance d'Algérie, ont été contraints de faire demi-tour et se poser en catastrophe pour des problèmes techniques. Une situation qui remet en cause la qualité des appareils affrétés par les compagnies aériennes en cette période estivale, où les départs et arrivées incessants de citoyens sont les plus importants. Lorsque l'appareil mis en cause n'est pas affrété, il s'agit alors, selon des indiscrétions, d'aéronefs qui sont récemment sortis des ateliers de maintenance. Dans l'après-midi d'avant-hier, le vol AH 1020 d'Air Algérie, reliant Alger à Marseille, a dû rebrousser chemin vers l'aéroport Houari-Boumediène d'Alger après 30 minutes de vol en raison d'un «incident technique». Selon la directrice de la communication de la compagnie nationale, Mounia Bertouche, il s'agit d'un filtre à carburant contaminé, qui nécessite l'extinction des moteurs pour les réparations. Passant d'une compagnie à une autre, il semblerait que l'impératif de répondre à la demande sans cesse croissante des passagers pousse les responsables à aller chercher les avions disponibles et si possible à moindre prix, le tout dans un contexte de concurrence acharnée. Deux jours avant l'incident du Alger-Marseille, l'équipage d'Aigle Azur avait également effectué un atterrissage forcé sur le tarmac de Toulouse-Blagnac et ce, quelques minutes seulement après son décollage vers Oran. Contrairement aux passagers de la compagnie nationale, ceux d'Aigle Azur ont dénoncé la vétusté de l'appareil ainsi que l'absence de communication de la compagnie aérienne. Des accusations qui ont fait sortir la compagnie française de son habituel mutisme pour réagir. «S'agissant de l'âge et de l'état de l'appareil, Aigle Azur rappelle que tout affrètement effectué par une compagnie aérienne française doit recevoir un accord officiel de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). En respect des réglementations en vigueur, l'affrètement du B737-300 de Maleth Aero a été formellement approuvé par la Direction générale de l'aviation civile», a indiqué la compagnie aérienne dans un communiqué publié le jour-même de l'incident. Heureusement que dans ces deux incidents, il y eu plus de peur que de mal. Ce n'était malheureusement pas le cas un certain 24 juillet 2014. Ce jour-là, le vol AH 5017, un McDonnell Douglas MD-83, affrété par la compagnie Air Algérie entre Ouagadougou et Alger, s'est écrasé dans le centre du Mali avec 116 personnes à son bord. Selon le rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile, une autorité française qui a mené l'enquête, l'appareil affrété auprès de la compagnie espagnole Swiftair, avait la bande magnétique du Cockpit Voice Recorder (CVR) froissée et rompue, en raison d'une défaillance technique antérieure à l'accident. Les signaux ont été qualifiés «d'inexploitables» par les experts. La compagnie aérienne Swiftair pourrait être mise en cause pour non-respect du programme de maintenance de l'avion et manquement au certificat de navigabilité. Pour ne pas verser dans la psychose, les passagers fréquentant les aéroports algériens n'ont d'autres choix que de faire confiance aux compagnies les transportant mais surtout dans les autorités étrangères de l'aviation civile qui exigent une certaine conformité aux avions qui traversent leurs espaces aériens.