La coopération engageant la Turquie et la Russie dans l'économie et la lutte antiterroriste ont été les sujets de discussion hier du président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue Vladimir Poutine. La crise diplomatique les opposant depuis des mois prend fin. Erdogan a remercié Poutine hier à Saint-Petersbourg, de l'avoir accueilli en cette « période délicate ». Comprendre la tentative de coup d'Etat en Turquie et le désaccord actuel opposant ce pays à l'Europe. Le président russe Vladimir Poutine a souligné que le séjour de M. Erdogan montrait la volonté de «rétablir le dialogue russo-turc». Et d'ajouter qu'il avait été l'un des premiers à contacter le président turc après la tentative de coup d'Etat. «Je voudrais dire que c'est notre position de principe : nous nous prononçons toujours contre toutes les actions anticonstitutionnelles», a précisé le dirigeant russe, cité par l'agence de presse Sputnik. D'après Poutine, l'arrivée d'Erdogan en Russie montre que «nous voulons tous rétablir le dialogue». «Nous aurons aujourd'hui l'occasion de discuter… tous les volets de notre coopération, dans le domaine économique et antiterroriste », a précisé M. Poutine. « Je crois que toutes ces démarches, que nous allons entreprendre ensemble, mèneront à l'élargissement de notre coopération », a assuré M. Erdogan. Il s'agit des premières négociations depuis l'incident avec le bombardier russe Su-24 abattu par les forces aériennes turques en novembre 2015. Le président russe a adressé ses condoléances à M.Erdogan suite à l'attaque terroriste à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul survenue le 28 juin. Le 27 juin, le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan avait présenté ses excuses pour la destruction en novembre 2015 du bombardier russe. Des titres de la presse occidentale ont qualifié l'arrivée d'Erdogan en Russie de « surenchère », accusant le président turc de chercher à « exercer une pression » sur l'Europe. La Turquie et le Vieux continent divergent sur nombre de sujets, dont celui de la purge enclenchée par Erdogan contre les auteurs présumés de la tentative du coup d'Etat. La brouille est enregistrée avec les Américains, accusés par Tayyip Erdogan d'être impliqués dans la tentative de coup d'Etat. La Turquie, qui accuse le prédicateur Fathullah Gulen d'être impliqué dans la tentative de coup d'Etat, exige son extradition des Américains qui réclament des preuves contre cet opposant établi aux USA. L'opinion publique internationale souhaite que le rapprochement engageant la Turquie et la Russie aide à la réinstauration de la paix en Syrie et au Moyen-Orient. Erdogan est accusé de soutenir des organisations extrémistes pour obtenir la destitution d'El Assad, tandis que Poutine précise que c'est au peuple syrien de décider du sort de son président. L'empêchement par la Turquie de l'acheminement d'extrémistes et d'armes en direction de la Syrie, au profit des organisations extrémistes, peut favoriser la défaite de Daech et d'El Nosra.