Abdelmalik Lahoulou se rappellera toute sa vie que les Jeux olympiques ne lui sont pas inconnus puisqu'il a pris part à ceux de 2016 à Rio de Janeiro. L'enfant de Jijel n'y est pas allé jusqu'en finale mais il se souviendra qu'en séries, il avait remporté la sienne en battant, au passage, son propre record d'Algérie pour le porter à 48.62. Comme quoi sa participation n'avait pas du tout été négative, lui qui découvrait ce monde du sport super médiatisé avec les plus grandes stars de la planète. Lahoulou s'est qualifié pour les demi-finales du 400m haies mais n'a pu aller au-delà de cette limite mardi soir sur la piste bleue du stade olympique Joao Havelange de Rio de Janeiro. On parle de limite, mais en réalité, si l'Algérien n'a pas pu se qualifier pour la fameuse finale de cette épreuve, c'est un peu de sa faute. Quand on fait un 48.62 en série, on se doit de confirmer. Un seul des coureurs de sa série avait couru plus vite que lui cette saison, à savoir l'Américain Kerron Clement en 48.40. Il y avait aussi le Japonais Keisuke Nozawa, mais il a couru aussi vite que Abdelmalik. Cela ouvrait de belles perspectives pour ce dernier en ce sens que s'il courait comme il le sait, la qualification ne devait pas lui échapper. Seulement voilà, il est des jours où un sportif ne retrouve pas ses belles sensations, celles qui peuvent le mener sinon vers la victoire, du moins vers un résultat probant. En moins de 200 mètres de course mardi soir, on avait compris que Lahoulou ne pourrait pas prétendre à la finale du 400m haies. Non pas que ses adversaires étaient plus forts que lui, mais tout simplement parce qu'on ne retrouvait pas le Lahoulou de la veille, celui qui avait gagné sa série en 48.62. C'était comme s'il avait un boulet accroché aux jambes. Il a bien essayé de réagir en fin de course, mais cela ne lui a pas permis que de venir accrocher la 4e place de sa demi-finale avec un temps de 49.08 qui ne correspondait pas du tout à la forme qu'il affichait ces derniers temps. «Cette place en finale, je la voulais, mais hélas, je ne suis pas parvenu à l'obtenir, nous a-t-il dit en zone mixte après la course. Ce fut vraiment difficile et je ressens comme une certaine frustration. Mais pas de la déception car je suis quelqu'un qui veut apprendre et gagner en expérience. Mon rêve serait d'atteindre un jour les 47 secondes, mais pour l'instant, je vais tout donner pour me qualifier aux Mondiaux de Londres de l'année prochaine où je compte progresser un peu plus». En tout cas, cette place en demi-finale est une belle réponse à ceux qui n'avaient pas cru en lui, puisqu'on rappellera que ce garçon avait failli ne pas aller à Rio à cause d'un règlement stupide de sa Fédération. Celle-ci avait imposé à tous les athlètes de confirmer cette saison les minima de qualification de l'IAAF alors que Lahoulou répondait aux critères de qualification de cette même IAAF pour avoir accompli ces minima la saison dernière. Il a fallu que la FAA subisse des pressions pour que Lahoulou puisse participer aux JO de Rio. Sa place en demi-finale s'apparente à une réponse à ceux qui n'avaient pas cru en lui mais aussi un gage pour un avenir qui pourrait être très prometteur.