Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a dénoncé, hier, les menaces du secrétaire général de la wilaya de Tamanrasset contre son bureau régional à la suite d'une activité organisée par la section Jeunesse libre du parti. «Danger sur le multipartisme», écrit le RCD dans un communiqué publié sur son site, reprenant les propos tenus dans une correspondance adressée par le même responsable local. Ce dernier «s'est cru autorisé à menacer les structures locales du RCD d'interdiction d'activités au motif de risques sur l'ordre public», s'insurge le parti de Mohcine Belabbas. Suite à la réunion de l'aile Jeunesse libre du RCD tenue le 10 août à la maison des jeunes de la ville, et durant laquelle il a été procédé au «déplacement du portrait du chef de l'Etat», le SG de la wilaya de Tamanrasset, est-il expliqué, a indiqué que «l'administration prendra en compte ces comportements et ne s'engagera à délivrer aucune espèce d'autorisation pour tout type de réunion que vous projetteriez d'organiser». Pour lui, il s'agit de comportements qui «portent atteinte à la réputation du RCD et à l'ordre public», et qui «sont passibles de poursuites judiciaires». Des messages que le parti assimile à «des menaces». «Nous voilà donc instruits que dans une wilaya de la République, la Constitution et les lois sont suspendues pour empêcher les activités du RCD ; une sorte d'état d'exception à notre encontre décidé par le secrétaire général d'une wilaya», dénonce-t-il. Après avoir rappelé que l'activité en question s'est déroulée dans «la sérénité» en présence même de «citoyens et de deux éléments des services de sécurité», le parti s'est montré surpris que le SG de la wilaya construise «son offensive» sur le déplacement du portrait. «N'ayant aucun argument juridique, il invoque à tort l'article 09 de la loi 19-91 du 02 décembre 1991». Article qui interdit dans toute réunion ou manifestation de s'opposer aux constantes nationales, de porter atteinte aux symboles de la révolution du 1er novembre, à l'ordre public et aux bonnes mœurs. Sur ce, le RCD rappelle qu'«il a construit son action sur les valeurs de la révolution algérienne, notamment le combat pour l'avènement d'un Etat démocratique et social consigné dans la plateforme de la Soummam». La direction du parti et ses militants «savent que la qualité de notre implantation dans cette région n'agrée pas les chapelles clientélistes à souhait», lit-on enfin dans le communiqué.