L e Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) réitère sa demande de dissolution du DRS, qui continue, selon lui, de régenter la vie politique nationale. Ayant été parmi les premiers partis à dénoncer le contrôle total de la scène politique par ce corps de sécurité, baptisé par l'opposition «police politique», le parti de Mohcine Belabbas qualifie les derniers changements à la tête du DRS «d'agitation médiatique autour des seules luttes du sérail qui sont l'ultime moyen pour leurrer la communauté nationale et la détourner du statu quo actuel et des sombres desseins dans lesquels les tenants du pouvoir veulent enserrer la nation». «En l'absence d'instances de médiation et de concertation légitimes, crédibles et affranchies des chapelles et autres officines occultes, ces agissements risquent de précipiter le pays dans une désintégration annoncée», affirme le RCD dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son secrétariat national. Ce faisant, la direction du parti exige la dissolution du DRS, comme condition sine qua non pour permettre au pays de sortir de la crise actuelle. «En ces temps de crise aiguë, nous n'affirmerons jamais assez que la sortie de la crise passe par la dissolution de la police politique, qui continue à régenter la vie publique et à infliger le fait du prince et le retour à la souveraineté du peuple dans une consultation organisée exclusivement par une instance indépendante de gestion des élections pour mettre un terme aux fraudes électorales», lit-on dans ce communiqué. Dans ce sens, le parti rappelle la proposition de la CLTD qui favorise l'avènement d'une transition démocratique et l'émergence d'une nouvelle élite politique capable d'impulser une vision et une gouvernance audacieuses et à inscrire l'intérêt national dans son agenda politique. Revenant sur la fermeture, mardi dernier, de la chaîne de télévision privée El Watan DZ, le RCD précise que «cette décision administrative est un abus manifeste qui s'ajoute au verrouillage du champ public, aux atteintes à la liberté d'expression et aux cabales judiciaires fomentées contre les journalistes et les militants politiques et syndicaux». Abordant la réunion tripartite qui s'est tenue mercredi dernier à Biskra, le RCD la qualifie de «fuite en avant». Soulignant l'exclusion des syndicats autonomes de cette rencontre, le parti précise que cette tripartite a «créé l'exploit en n'inscrivant aucun dossier» à son ordre du jour. «Elle ne vise rien d'autre que la caution de partenaires sociaux et économiques, choisis dans le tri, à l'effet de légitimer la politique d'austérité déjà mise en branle», précise la même source. Le pouvoir, enchaîne le RCD, ne veut pas tirer les enseignements des crises précédentes et s'enfonce, comme toujours, dans le cynisme et l'approximation et privilégie corrélativement la fuite en avant, au lieu de faire preuve d'un minimum de sens des responsabilités et d'esprit patriotique pour préserver les maigres chances de sauvegarde dont dispose encore la nation. Dernière tripartite : «une fuite en avant» La réduction brutale des dépenses, annoncée à la hussarde, ne peut être, ajoute-t-on, l'apanage à la crise financière qui frappe le pays, faute de l'avoir anticipée avec les embellies de ces quinze dernières années investies dans la spéculation, le gaspillage et le transfert de richesses au profit exclusif de la prédation et de réseaux clientélistes et rentiers. «Cette politique d'austérité qui commence par des coupes sombres dans le budget d'équipement mine l'avenir immédiat du pays», lance encore le RCD.