52% des brevets délivrés en 2015 par le bureau des brevets et marques déposées des Etats-Unis (USPTO) ont été octroyés à des étrangers. Une preuve que la protection de la propriété intellectuelle aux USA est «appréciée par les innovateurs et les inventeurs à travers le monde». C'est en ces phrases que l'ambassadeur américain en Algérie a expliqué, hier, que cette protection a un impact «fondamental» sur la sécurité du citoyen, d'un pays et de son économie. En effet, Son Excellence Joan Polaschik, ouvrant le séminaire sur le droit de la propriété intellectuelle, estime que les médicaments contrefaits constituent non seulement un danger pour les finances des compagnies pharmaceutiques, mais peuvent causer des préjudices mortels aux patients. Un message clair qu'adresse le gouvernement américain par le biais de sa représentante diplomatique en Algérie, pour que l'Etat algérien fasse des droits d'auteurs et la protection des brevets une priorité «absolue». L'Algérie qui a interdit depuis plusieurs mois l'admission de 357 types de médicaments sur son territoire «pour encourager la production nationale», a fermé la porte à plusieurs producteurs étrangers. Et a, selon ses concurrents, «fermé la porte à la compétitivité». «Comme l'Algérie entreprend la diversification de son économie, l'innovation et l'entrepreneuriat ouvriront la voie pour un nouveau modèle économique durable», soutiendra l'ambassadeur américain. D'ailleurs, les opérateurs américains, forts présents dans le domaine pharmaceutique en Algérie, ont informé, il y a quelque années, le ministre de la Santé que leur présence procède de leur volonté de s'implanter «durablement» en Algérie. Les Américains qui délivrent 350 000 brevets, dont 52% viennent de l'étranger, dénotent d'un esprit de compétitivité qui devrait inspirer l'Algérie. Faut-il s'ouvrir à l'international ? Pour sa part, le directeur général de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi), dira : «Nous devons nous concentrer sur notre priorité, à savoir le développement de notre industrie locale.» Cependant, Benmahedi explique que cela «ne signifie pas que nous allons rester recroquevillés sur nous-mêmes. Au contraire, nous sommes appelés à nous ouvrir à d'autres marchés et échanges internationaux». Il ajoutera, en outre, qu'il est nécessaire de mettre en place une stratégie qui pourrait permettre aux investisseurs locaux et étrangers de jouir de leur droit à la protection intellectuelle. Le système du brevet algérien amendé en 2003, affirme ce responsable, est «en adéquation avec les accords internationaux». S'ils sont mal exploités, souligne-t-il, «nous devrons nous interroger sur le niveau industriel dans notre pays». Il rappellera dans ce sens que ce n'est qu'à partir des années 2000 que l'Algérie a commencé à ouvrir le marché algérien et à aider les entreprises. Dans l'optique de protéger les détenteurs de brevets de la contrefaçon, le DG de l'Inapi dira que son département fait en sorte d'«aider les titulaires de droit à coopérer avec l'ensemble des organes, les services de sécurité et les douanes algériennes, pour qu'ils puissent aller dans le sens de la lutte contre la contrefaçon». Ce séminaire qui se poursuivra aujourd'hui, est une occasion, martèle ce responsable, pour «observer ce qui se fait ailleurs». D'ailleurs, ce séminaire organisé par l'ambassade des USA avec l'Onda et l'Inapi a vu la participation de deux experts américains du nom de Aisha Y. Salem, experte en droit de propriété intellectuelle auprès du Bureau des brevets et des marques des Etats-Unis (USPTO) pour la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient ainsi que le Dr Tim Wittig, conseiller pour les laboratoires fédéraux sur la protection de la technologie et les défis de transfert.