Quand on évoque le professionnalisme chez nous, l'USMA est souvent citée comme l'exception dans le marasme général qui caractérise le football algérien. Il est vrai que le club rouge et noir n'appartient pas à la catégorie des assistés, ni à celle qui vivotent pour joindre les deux bouts. Dès le début de l'aventure, elle est entrée de plain-pied dans le monde du professionnalisme grâce au groupe privé Haddad qui s'est investi pleinement dans le club en acquérant la majorité des parts pour devenir le principal actionnaire de la SSPA/USMA. Depuis, le nouveau propriétaire s'attèle à faire évoluer le club, même s'il a dû faire face au départ à des contraintes et des résistances de l'intérieur, mais aussi de l'extérieur, pour faire échouer le projet. En mettant d'emblée 800 millions de dinars sur la table, les frères Haddad ont placé la barre très haut, au moment ou les autres industriels et hommes d'affaires refusaient de s'aventurer dans un secteur réputé difficile, compliqué, souvent comparé à une jungle. Il fallait avoir du courage pour mettre ses sous dans le football, sans aucune contrepartie sachant que les clubs en Algérie ne sont pas rentables. Qu'à cela ne tienne ! Après deux saisons de tâtonnement et d'apprentissage, les dirigeants usmistes sont parvenus à créer un premier modèle de club professionnel en investissant dans les ressources humaines, mais aussi en dotant le club d'infrastructures aux standards internationaux. L'USMA est désormais gérée comme une entreprise avec une administration, un staff technique et médical étoffés, où les rôles et les fonctions sont clairement établis. Grâce aux moyens et la stabilité du club, l'USMA attire les meilleurs joueurs du championnat. Elle s'est également tournée vers la formation et le recrutement des jeunes talents. L'USMA est championne d'Algérie de la catégorie des - 21 ans (appelée désormais la réserve), pour la quatrième année de suite. L'équipe première a disputé pour la première fois de son histoire la finale de la Ligue des champions, remportant au passage deux titres de champion, une Coupe d'Algérie, une Super coupe et la Coupe arabe des clubs champions. De beaux titres qui viennent enrichir un palmarès déjà bien garni. Les observateurs s'accordent à dire que l'USMA à pris une vingtaine d'années d'avance sur les autres clubs du championnat. Cela dit, tout n'est pas encore parfait pour autant. La prochaine étape qui est peut-être la plus importante et la plus difficile, consiste à faire grandir le club pour devenir l'égal des grosses cylindrées africaines, comme l'ES Tunis, le Ahly, le Zamalek ou encore le TP Mazembe. C'est visiblement l'ambition des frères Haddad avec l'USMA, à condition qu'ils soient accompagnés dans leur projet par les instances sportives qui il fait le dire ne les ont pas beaucoup aidés au début de leur entreprise. A présent que l'USMA s'est imposée comme la locomotive du football algérien, elle doit tirer les autres vers le haut, même si certains dirigeants de clubs ont tout fait, par la passé, pour la tirer vers le bas.