Ayant comme objectif de réunir tous les acteurs concernés par les changements qu'entraîne la modernisation du commerce de détail en Algérie, un colloque international thématisé «Les enjeux économiques et sociaux de l'émergence de la grande distribution moderne en Algérie» a eu lieu hier à l'hôtel Hilton d'Alger. Organisée sous l'égide du ministère du Commerce, cette rencontre a vu la participation de pas moins de 70 entreprises publiques et privées, relève l'organisme Formadis-Algérie, spécialisé dans le domaine de la distribution, qui vient pour mettre son savoir- faire en la matière au service de la modernisation du commerce de détail avec le souci d'adapter les progrès économiques de ce secteur au contexte social, économique et culturel de notre pays. Pour les spécialistes du domaine, la distribution en Algérie demeure l'une des lacunes à mettre à l'actif du marché algérien, notamment pour absence de grandes surfaces. Pour ce faire, ils ont passé en revue les principales causes qui font que la distribution n'arrive pas à faire ses preuves en Algérie. En matière d'obstacles, les intervenants citeront l'informel et la corruption qui demeurent en plein essor, accablant ainsi l'activité commerciale, mais selon Yataghene Belaid, directeur général de l'ISC et cofondateur de Formadis (Centre international du management de la distribution), «l'arrivée des grandes surfaces en Algérie pourra éradiquer le phénomène de l'informel, notamment grâce à sa particularité de tirer les prix vers le bas et ainsi attirer la clientèle vers cette vente formelle». De son côté, le représentant du ministère du Commerce, Zohir Ezziat, fera savoir que la tutelle attache beaucoup d'importance à ce volet en encourageant l'ouverture des grandes surfaces pour faire face au dysfonctionnement qui caractérise le marché algérien en général. Par ailleurs, il a tenu à préciser que certes les grandes surfaces peuvent apporter une série d'avantages, tels que de proposer à la clientèle des bas prix et, de fait, encourager le pouvoir d'achat, la création de postes d'emploi, la relance de la concurrence entre les commerçants. En contrepartie, les inconvénients se résument essentiellement en l'asphyxie du commerce traditionnel, et cassent la politique d'entente entre les commerçants.A ce propos, M. Ezziat indiquera que «le décret mis en place en mai vient pour encadrer cette activité commerciale au niveau des marchés de détail et de gros et en même temps pour mettre fin aux pratiques nuisibles au marché intérieur». Sur ce point, le conférencier affirmera que «les grandes surfaces qui ne seront pas conformes aux directives de la tutelle auront une année pour se mettre en conformité». Les concernés saluent le décret, mais… La totalité des spécialistes et investisseurs qui ont pris part à ce colloque ont tenu à saluer les directives lancées par le décret. Par contre, les points ayant fait l'objet de contestations ce sont les volets relatifs à l'obligation de réserver 30% des produits proposés à la vente pour les produits locaux, ainsi que la nécessité d'avoir des parkings adéquats avec la superficie des magasins. D'après les intervenants, «il est illogique d'imposer à une grande surface se trouvant au niveau de la capitale ou ses environs, s'étalant sur 2500 m⊃2;, d'être dotée d'un parking d'une capacité d'accueil de 250 véhicules».