La grande distribution tarde à se développer en Algérie. Le secteur de la distribution se caractérise encore par la prolifération des petits commerces de détail, surtout alimentaires, et un nombre insignifiant de magasins occupant de grandes surfaces. Dans le but d'exposer les enjeux économiques et sociaux de l'émergence de la grande distribution, le Centre international du management de la distribution (Formadis) prépare un colloque prévu pour le 21 juin à l'hôtel Hilton (Alger). Dans un document de présentation, il est noté : « Le développement de la grande distribution en Algérie se heurtera à l'absence d'une infrastructure et d'un secteur logistique organisés et adaptés. Elle peut être un moteur efficace de l'économie nationale. Elle offre aux producteurs locaux un marché immense pour peu que ceux-ci se modernisent, se professionnalisent, sachant produire en série de qualité constante, en grande quantité et puissent livrer à temps. » Les grands distributeurs ne peuvent atteindre des prix bas pour un grand nombre de produits (alimentaires notamment) que s'ils s'appuient sur une production locale. Dans ce contexte, il faut que les pouvoirs publics, les banques et les distributeurs accompagnent la mise à niveau de petites et moyennes entreprises algériennes. Le développement de la distribution moderne repose sur les ressources humaines. Mais le management est très spécifique et se heurte à une culture traditionnelle qui nuit considérablement à la rentabilité des points de vente. La résistance au changement est forte. Au cours des dernières années, des supérettes (moins de 750 m2) ont ouvert leurs portes sans répondre toutefois aux besoins des classes moyennes ; ces structures, en l'absence de concurrence de supermarchés ou d'hypermarchés, affichent des prix souvent prohibitifs mais attirent une clientèle aisée grâce aux produits importés, en partie via les circuits clandestins. D'après un rapport de la Banque mondiale, les obstacles auxquels se heurtent les investisseurs en Algérie, notamment dans le secteur de la distribution, concernent le financement (70% des entreprises sont exclues du marché du crédit), le foncier (37% des entreprises sont à la recherche de terrains industriels), la bureaucratie (l'installation d'une ligne téléphonique prend des mois) et les douanes (dédouanement en 12 jours en moyenne contre un ou deux jours au Maroc).