Malgré toutes les craintes qu'a soulevées le projet de loi de finances 2017 et les critiques de l'opposition parlementaire, le ministre des Finances défend un texte «global et équilibré». «Ce que je peux dire, c'est qu'il s'agit d'un projet global et équilibré qui intervient dans un contexte très difficile. Il permettra la poursuite du développement tout en préservant le pouvoir d'achat du citoyen», a déclaré, hier à la presse, Hadji Baba Ammi à la clôture des débats à l'Assemblée populaire nationale (APN) sur le PLF 2017. Tout en reconnaissant qu'«il y a un certain nombre d'augmentations comme la TVA et les produits énergétiques», le premier argentier du pays a estimé que d'un autre côté, qu'«il y a énormément de dispositions qui visent à améliorer et à valoriser la croissance économique». Cette dernière, détaille-t-il, «restera à un niveau très élevé» comparativement avec nos voisins et même avec les pays pétroliers. «Nous atteindrons une croissance de 3,9% alors que la moyenne des pays de la région, notamment pétroliers, est de l'ordre de 1,9% », dira Baba Ammi, relevant «une différence très grande dans le comportements des économies». S'agissant des critiques des députés qui ont dénoncé un PLF qui va accentuer les charges sur les citoyens déjà épuisés par la dégradation du pouvoir d'achat, le ministre des Finances s'est félicité du débat qui s'est déroulé dans le calme et la sérénité, tout en promettant d'étudier toutes les propositions. «Il y a eu un débat libre où nous avons écouté les députés et ils nous ont écoutés dans le calme et la sérénité. Nous avons enregistré toutes les critiques et de l'opposition et de la majorité et nous allons les étudier pour les mettre en œuvre s'il s'agit de mesures qui s'avéreront utiles», a-t-il dit. Bien avant, et dans sa réponse en plénière, Hadji Baba Ammi a tant bien que mal tenté de convaincre face aux critiques des partis de l'opposition. «La baisse des prix du pétrole a imposé d'introduire davantage de changements nécessaires et urgents pour alléger le déficit à travers les mécanismes de régulation utilisés dans les économies modernes, tout en préservant un seuil acceptable des privilèges sociaux pour préserver le pouvoir d'achat des familles», a-t-il souligné d'emblée. Pour le prix de référence de 50 dollars sur lequel est élaboré le PLF 2017, il dira qu'il a été retenu «suivant les prévisions des spécialistes pour les prochaines années». De plus, «il permettra au budget de l'Etat d'avoir toutes les ressources pour faire face aux dépenses prévues». Quant au rôle du Fonds de régulation des recettes (FRR), Baba Ammi a tenu à rappeler que «selon l'article 10 de la LF 2000, ce dernier n'est pas destiné à l'investissement, mais vise à préserver les équilibres budgétaires». Le ministre a, dans ce sens, fourni des chiffres le moins que l'on puisse dire astronomiques concernant ce fonds. FRR : 17 775 Mds DA de prélèvements Entre 2000 et 2015, «la valeur des prélèvements a atteint 17. 775 Milliards (Mds) DA, soit 90% des ressources», dont «14 567 Mds DA pour combler les déficits budgétaires (82%), 2600 Mds DA pour la dette publique (15%) en plus de 608 Mds DA pour couvrir les avances de la BA» à compter de 2013 jusqu'à 2017, «les prélèvements du FRR atteindront 1000 Mds DA» a indiqué le représentant du gouvernement. S'agissant du blocage des projets, il assurera qu'«il ne touchera qu'à ceux qui ne sont pas entamés ou qui ne constituent pas une priorité», sans pour autant définir les paramètres de la priorité pour les pouvoirs publics. Selon lui, «la levée des blocages interviendra au fur et à mesure suivant l'amélioration de la situation financière du pays, par priorité». Les projets économiques, quant à eux, «ne sont pas concernés, étant financés par les banques», a précisé Baba Ammi. Sa défense du PLF ira même jusqu'à nier le caractère «antisocial» que lui collent les députés de l'opposition. Le soutien direct de l'Etat à travers les produits de large consommation «est de l'ordre de 255 Mds DA en 2017», contre 287 Mds DA en 2016, a tenu à rappeler le ministre, ajoutant qu'«un projet est en cours pour élaborer un système plus efficace et plus juste pour la redistribution de la rente et rationaliser les dépenses». Enfin et pour ce qui est de la fiscalité non recouverte, le premier argentier du pays dira que «sur les 7000 Mds DA, 5000 concernent deux banques en faillite». Pour le reste, il avancera diverses raisons dont «l'incapacité de certains à payer, le déficit des entreprises, les faux registres de commerce, l'abandon de l'activité et l'intégration du marché parallèle, les décès et les dettes des entreprises publiques». Pour Hadji Baba Ammi, les mesures contenues dans le PLF 2017 «sont dictées par la situation que tout le monde connaît».