En dépit des facilités accordées pour améliorer le climat des affaires en Algérie et offrir des opportunités équitables entre les femmes et les hommes, l'entrepreneuriat féminin reste en deçà des potentialités existantes. En effet, le tissu d'entreprises dirigées par des femmes en Algérie représente seulement 7.6 %, l'équivalent de 130 416 femme entrepreneurs. «Un taux très réduit par rapport au nombre des femmes algériennes et des diplômés universitaires», estime Mme Samira Hadj Djillani, présidente du réseau algérien des femmes d'affaires (Rafa) lors d'un point de presse tenu en marge du 1er forum national sur l'entrepreneuriat féminin. Le pourcentage d'entreprises créées par des femmes dans le cadre de l'Ansej ne représente que 10%, soit 36 000 sur 360 000 projets. Pour elle, ce taux est faible et ce n'est pas le climat des affaires qui fait défaut, mais plutôt les a priori sociaux. «Nous avons un grand problème de mentalité. La femme chef d'entreprise est mal vue par la société, car elle travaille en moyenne 14h par jour. Ce qui rend les femmes réticentes à l'entrepreneuriat», a-t-elle indiqué. La communication fait elle aussi défaut. L'information n'est pas, affirme l'intervenante, communiquée comme il faut. C'est pour cela qu'au niveau de l'Araf, un riche programme de sensibilisation a été élaboré. Des rencontres régionales ont été menées dans les quatre coins du pays pour booster l'entrepreneuriat féminin dans les universités. «Cette campagne a touché les universités du sud, de l'ouest, de l'est et du centre du pays pour inculquer la culture de l'entrepreneuriat aux jeune filles porteuses de projets», a précisé la présidente de l'Araf. Aussi, l'entrepreneuriat rime avec management et leadership. Trois compétences que la plupart des chefs d'entreprises ne possèdent pas. Une réalité qui fait vraiment défaut dans le monde de l'entrepreneuriat, car, le plus dur n'est pas de créer une entreprise, mais de la garder. Pour changer la donne, le Rafa compte lancer à partir du 17 décembre un large programme de formation dans des spécialités où il y a une faille. Ces formations seront données par des experts dans l'entrepreneuriat féminin et seront portées sur les nouvelles méthodes managériales et de marketing. Revenant à l'événement du jour, à savoir le premier forum algérien sur l'entrepreneuriat féminin, notre interlocutrice indique que cette rencontre se veut un espace d'échange d'informations entre les jeunes promotrices chefs d'entreprise et une opportunité pour présenter leurs produits et services. Trois panels ont été à l'ordre du jour de cette manifestation ; le premier a mis en valeur les expériences de femmes chefs d'entreprise ayant développé leurs activités dans des secteurs de l'agriculture, l'industrie, les TIC et l'artisanat. Le second panel a été consacré aux propositions portant sur l'amélioration de l'accompagnement des femmes pendant la réalisation de leurs micro-entreprises, alors que le dernier panel a abordé les mesures d'appui et de développement de la compétence technique et managériale de la femme chef d'entreprise, liées aux différents programmes de formation. A l'issue de cette manifestation, une plate forme contenant des solutions sera par la suite remise aux décideurs politiques et économiques.