«La prolifération du cancer, en Algérie, a poussé les autorités politiques du pays à adopter une stratégie nationale pour faire face à cette maladie. «C'est dans cette perspective qu'a a été initié, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, un plan national cancer 2015-2019», a affirmé le Pr Messaoud Zitouni, à l'inauguration, avant-hier, des 8es Journées nationales sur le cancer. Organisé par le CHUT à l'auditorium de la faculté de médecine, il a vu la participation d'éminents professeurs et chercheurs, dont le Pr Boubekeur, président de la Société algérienne de chirurgie. Chargé par le président de la République pour mettre en œuvre un programme national de lutte contre le cancer, le Pr Zitouni dira dans son allocution, qu'«il est enregistré chaque année, en Algérie, plus de 120 cas de cancer pour 100 000 habitants. Les causes sont multiples, parmi lesquelles le vieillissement de la population qui s'est multipliée par quatre depuis l'indépendance, et les facteurs exogènes tel le tabagisme, l'environnement pollué et l'absence d'une culture de prévention». Et de souligner «que le cancer continuera à évoluer si l'on ne change pas de comportements», car, selon lui, «la mise en œuvre à long terme de la lutte contre le cancer nécessite une stratégie qui soit aussi bien planifiée que le plan lui-même. Ces plans de lutte ne s'implantent pas tout seuls et ne peuvent être laissés aux dispositifs habituels de fonctionnement. Cette mise en œuvre a, également, besoin d'être menée et gérée par des professionnels du terrain, qui comprennent bien la complexité des enjeux». Il a été constaté à travers les données et statistiques fournies par le Pr Zitouni que dans les pays développés, il est investi 80% dans la formation et la recherche et 20% dans l'acquisition d'équipements médicaux. En Algérie, ces chiffres sont inversés, ce qui a poussé le wali à dire que l'Etat a consenti d'énormes efforts dans le secteur de la santé, et qu'il est attendu aujourd'hui la valorisation de toutes les infrastructures sanitaires pour une meilleure qualité de soins et pour une prise en charge totale et réelle de tous les malades, surtout avec la réception prochaine du Centre anticancer (Cac) de la wilaya . Pour le Pr Boubekeur, le message à faire passer est la consolidation de l'égalité aux soins, l'amélioration de la qualité et la sécurité des soins aux malades et le renforcement du système de la santé par l'innovation et la démocratie sanitaire. «L'Algérie a besoin d'une santé hospitalière. Il est temps de couper le cycle de la dépendance intellectuelle par la formation», a-t-il lancé. Selon lui, «l'Algérie dispose suffisamment d'infrastructures sanitaires, en nombre et en spécialités, à même pour tous les professionnels de la santé de relever le défi». Plusieurs conférences sont prévues au cours de ces journées scientifiques sur le cancer ; elles portent sur les différentes pathologies liées, les formes de cancer et leurs traitements.