L'Agence nationale de l'emploi de Tizi Ouzou a effectué 15 360 placements dans le cadre du marché classique de l'emploi (contrat de durée déterminée ou bien indéterminée), durant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2016 contre 13 050 en 2015, soit une hausse de 17%, a annoncé le directeur local de l'Anem, M. Yacine Tizerarine. «Je dirai que ce chiffre record est le fruit de tous les efforts consentis par notre personnel, qui travaille d'arrache-pied pour améliorer la qualité de service.» Tout en promettant que leur objectif est d'augmenter le nombre de placements durant l'année en cours. S'agissant du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à leur niveau, Tizerarine a précisé qu'il a connu une légère baisse puisqu'il est passé de 61 368 cette année contre 62 144 en 2015. Pour se justifier, il a affirmé que cette baisse est due à la mise en place d'un système d'information numérisé au niveau de leur agence, qui a leur a permis d'éviter les doubles emplois. «Aujourd'hui, un jeune demandeur d'emploi qui s'est inscrit au niveau de l'agence de Ouacif ne peut pas refaire la même opération dans une autre agence.» Le premier responsable local de l'Anem dira que plus de 80% des offres d'emploi sont assurées par les entreprises relevant du secteur privé. Sur 15 560 placements effectués, il y a 12 182 qui sont assurés par le secteur privé national, 1 118 par le privé étranger. Quant au nombre d'offres d'emploi assurées par le secteur économique public, il l'a estimé à 2 900, ce qui représente un taux de 13%. «Il y a eu des recrutements dans les différents secteurs d'activités (le BTPH, l'industrie, l'agriculture et les services).» Dans le même ordre d'idée, M. Tizerarine a souligné que son agence travaille en étroite collaboration avec les entreprises qu'elles soient publiques ou bien privées pour embaucher les demandeurs d'emploi. «Le nombre de postes d'emploi qui ont été assurés par notre agence est de 19 277, soit une hausse de plus de 12% par rapport à 2015.» M. Tizerarine a mis en exergue l'importance du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) dans la régularisation du marché de l'emploi. «Face à la forte demande en matière d'emploi, le gouvernement intervient à travers la mise en place de ce dispositif qui, en premier lieu, absorbe le chômage et vise à permettre à ces jeunes de leur donner un savoir-faire et des qualifications, en s'intégrant dans une entreprise et, par la suite, de décrocher un poste de travail permanent au sein de cette même entreprise.» Par ailleurs, et se référant aux chiffres, le directeur de l'Anem de Tizi Ouzou a indiqué que le nombre de jeunes diplômés insérés dans le cadre du contrat de travail aidé (CTA) est de 2 449. Ce qui représente un pourcentage de 97% de leurs objectifs. 3 227 primo-demandeurs d'emploi, qui ont été placés dans le cadre du dispositif d'aide à l'Insertion professionnelle (DAIP). Questionné sur la possibilité de voir ces jeunes recrutés dans le cadre du CTA et aspirer à l'avenir à décrocher un poste de travail permanent, le même responsable dira : «La quasi-totalité de ces jeunes sont titularisés après trois ans de l'expiration de la durée de leur contrat ». Aussi, il faut avouer, poursuit-il, que ce contrat permet de bénéficier d'une affiliation à la sécurité sociale et des droits à la retraite en tant qu'un salarié à part entière.» Le directeur de l'Agence locale de l'emploi a rassuré que toutes les mesures ont été prises par son agence pour assurer de meilleures prestations d'accueil aux postulants et, surtout, de leur faciliter l'opération d'orientation pour décrocher un travail. D'ailleurs, un service d'accompagnement de ces jeunes demandeurs a été mis en place pour la rédaction d'un curriculum vitae et une lettre de motivation et aussi les techniques d'un entretien d'embauche. «Nous organisons des ateliers de formation au niveau des dix agences existantes au niveau local pour accompagner ces jeunes.» La précarité est toujours làCependant, ces chiffres ne prêtent à aucune euphorie, car les placements effectués ne sont pas synonymes de fin de galère et de misère pour les concernés. Ai titre d'exemple, le contrat de travail aidé CTA, proposé par l'Agence nationale de l'emploi, est ciblé pour les employés qui ont déjà effectué leurs premiers contrats d'embauche avec l'ANEM et qui veulent continuer à travailler dans leurs organismes employeurs. Les entreprises privées et publiques qui recrutent des jeunes bénéficient d'une contribution de l'Etat au niveau des salaires ainsi que la couverture sociale. Les salaires mensuels octroyés se présentent comme suit : universitaires, contrat de 3 ans renouvelables pour 12 000 DA/mois, techniciens supérieurs, 3 ans renouvelables pour 10 000 DA mois, Cip, dans le cadre du contrat d'insertion professionnel avec 3 années renouvelables pour 8 000 DA. Que peut, donc, faire un jeune avec 8 000 dinars mois tout en sachant qu'il dépense plus que le montant de ce «salaire de misère» rien que dans les transports pour ceux qui viennent des contrées reculées pour travailler à Tizi Ouzou ville ? Rien, sinon que d'aggraver la précarité.